- Daiya Deschênes
As strong as the butterfly
Feat Yvon
Il faisait froid. C’était le moment parfait pour s’offrir une petite virée loin de tout. Daiya avait pris ses pokémons, sa voiture et sa doudoune, et elle était partie. Elle roulait sur le chemin, vers l’Ouest. Vers les Terres Perdues. Elle ne savait pas vraiment où elle allait, au départ. Puis son idée se précisa un peu, et elle programma son GPS à un feu rouge, pour afficher l’itinéraire jusqu’aux Ruines. C’était un bel endroit. Elle y était déjà allée, bien des années auparavant et…
Et il y avait ses enfants avec elle.
C’était la première fois qu’elle osait retourner dans ce genre d’endroit. Les endroits où elle était déjà venue avec ses enfants, avant… La tragédie.
Mais il fallait aller de l’avant, pas vrai ? Elle le devait. C’était compliqué. Elle hésita à faire demi-tour plusieurs fois. Elle hésita à prendre ce rond-point et à changer de direction. Elle ne savait même plus ce qu’elle était partie faire là-bas, à vrai dire. Elle soupira en se garant non loin du site des Ruines d’Elryon.
Le vent était glacial. La portière claqua tandis que la scientifique cherchait sa clé qu’elle avait remis dans sa poche. Elle appuya sur le bouton pour verrouiller le véhicule.
Le temps s’était comme arrêté autour d’elle. Était-ce comme dans cette forêt, à Caelum ? Mais non ; les arbres étaient normaux, comme d’habitude. Des arbres, certains anciens, d’autres vieux, mais aucun qui ne grimpait sur un autre. Le sol craquait sous chacun de ses pas ; la femme aux cheveux bruns s’arrêta devant ces arbres.
Elle entendait encore les rires de ses enfants qui couraient devant. Elle se souvenait encore de l’odeur des arbres.
Elle se força néanmoins à avancer, à rejoindre la route qui menait jusqu’au Ruines.
« Viens, Destroy. »
Sortant la pokéball de sa poche, Daiya fit sortir sa Pyronille. L’Insecte rampa tranquillement. Elle aussi observait autour d’elle, admirait la beauté des lieux. Mais dans la tête de Daiya, l’écho des rires de ses enfants résonnaient toujours.
C’était dans sa tête. C’était dans sa tête. Un pas, deux pas. Les Ruines étaient belles, pas vrai ? Les Ruines étaient particulièrement intéressantes. Un jour, quelqu’un en percerait les mystères. Ce ne serait sans doute pas elle.
La scientifique avait d’autres projets. Elle s’intéressait aux Insectes. Et avec le froid qui arrivait, elle irait bientôt chercher un pokémon Insecte-Glace dans les îles, au Nord. Mais pour l’instant, Daiya avait toujours le regard fixé sur les Ruines.
De son côté, la Pyronille se promenait à sa vitesse. En l’occurrence, particulièrement lentement. Soudain, Daiya remarqua qu’elle n’était pas seule. Un type se trouvait un peu plus loin. Un type immense, aux cheveux roux.
Tranquillement, elle s’approcha de l’inconnu. Elle le salua d’un sourire, accompagné d’un mouvement de tête. Lui aussi, était-il venu admirer ces vestiges du passé ? Mais Daiya n’engagea pas la conversation. Elle remit son écharpe correctement, car l’air froid passait dans son cou. Son souffle forma un nuage de buée qui s’évapora dans l’air.
Destroy, la Pyronille, essayait de les rejoindre, toujours aussi lentement. Le silence semblait n’être troublé par aucun bruit ou presque.
Note : Apparition avec ma Chance-type Insecte please !
- Yvon Tremblay
De mes deux grandes paluches, je me frottai les tempes, tentant tant bien que mal de chasser cette douleur qui revenait de plus belle encore une fois. Ça arrivait souvent, ces derniers temps, et ce n’était, ma foi, jamais agréable. Cette douleur aigüe qui semblait toujours changer de coin dans ma caboche, comme bien décidée à réduire toute ma matière grise en bouillie, je m’en débarrasserais bien, si je le pouvais. Mais bon. Entre ça et les bouts de métal qui semblaient tous attirés vers ma personne… Certainement que ce devait être moins dommageable de subir quelques maux de crâne que de recevoir des tiges d’acier un peu partout dans mes membres.
Puis, il y avait ces rêves, aussi… Ces endroits que je ne connaissais pas, ces batailles que je me devais de regarder malgré moi. Et cet homme… J’avais l’impression de le connaître comme un ami, et pourtant, la raison me disait que nous étions inconnus. Chaque fois, pourtant, je m’entendais prononcer son nom. “Néro”. Trois secondes plus tard, il y a un grand flash lumineux, et voilà qu’il disparaît en hurlant. Et c’est normalement à ce moment-là que je me réveille, en sueur et cherchant mon souffle.
Tout ça avait commencé après l’effondrement de la ville… euh… c’était quoi, son nom, déjà? Zut, j’ai oublié. Tant pis. Ça avait laissé sa marque, par contre. D’abord le musée, puis ça, on aurait dit que j’étais devenu une espèce d’aimant ambulant, tellement je m’étais pris de métal à travers le corps. “Ironman”, qu’on m’a surnommé, même, quand j’ai raconté mon histoire à l’hospice. Puis, après une semaine à me faire passer divers tests et s’assurer que mes jambes et mes bras allaient bien, on finit par me laisser partir, malgré la proposition que l’on me garde un lit, au cas où. Non, j’avais besoin de savoir. Ce cauchemar récurrent, je me devais de d'investiguer… Oh mon dieu, je deviens comme Végane, à chercher des scoops!
Mes recherches me guidèrent vers les ruines d’Elryon. Supposément que cette ancienne ville serait disparue du jour au lendemain, sans crier gare, pendant ce que les gens de la région appellent “le jour du jugement”. Bah, ce ne sont là que superstitions. Puis, ce nom, il me faisait rire. À un mot près, je connais un film unysien qui aurait pu demander des droits d’auteur! Bref, où en étais-je? Ah oui, les ruines. Dans un élan de naïveté, j’avais appelé mon petit fantôme à la rescousse, croyant qu’il saurait peut-être m’aider. Après tout, un spectre, ça devait s’y connaître un minimum, non, en ruines et en mort? Aussi bête et farceur fut-il?
Il n’est donc pas difficile de comprendre que, peu de temps après qu’il ait trouvé l’air frais, la souche hantée disparut, me laissant là où j’en étais et me faisant pousser un long soupir. J’aurais dû m’en douter. Au moins, il restait dans mon champ de vision de temps en temps, cette fois, apparaissant de temps en temps entre deux colonnes de pierre pour rigoler. Puis, au bout de quelques temps, pendant que je lisais un article sur l’endroit grâce à mon NéroVid -dieu merci, ces bidule sont plus que pratique-, l’enfant me lança un cri, venant tirer sur ma manche pour me montrer un truc plus loin. Moi, grand gaillard que je suis, je ne remarquai que la femme s’approchant. Oak, par contre, fila à la vitesse de l’éclair pour attraper quelque chose entre ses mains spectrale. Une chenille. Bleue, donc de glace, pas vrai? Deux fois plus grande et grosse que mon Brocélôme. Et ce dernier s’amusait à tenter de la soulever, comme pour me l’apporter et me la montrer. Pourtant il savait que ces insectes-là ne m’effrayaient pas, non?
- Veux-tu ben l’laisser tranquille? Tu vas t’rammasser des problèmes, tsé?
Nouveau soupir, puis je me tournai vers la brunette, hochant de la tête pour la saluer.
- Aé avec toé, c’te bibitte-là? Escuses-lé, eh, yé tout l’temps d’même. Y’aime çâ faire des niaiseries…
Je sifflai un grand coup pour rappeler mon Pokémon à l’ordre, mais il m’ignora tout bonnement. Même, à la façon dont il leva l’un de ses petits bras, je serais prêt à dire qu’il me faisait un doigt d’honneur. Oui, oui, je sais, il n’a pas de doigts, mais c’est le geste en soi, hmm?
- Hmpf! Tête de cochon… Entéka, cé des pas pires ruines, eh? Y sont bizarres, comme familières, presque… Tu s’rais pas du coin? Pour m’aider, un peu, à comprendre toute ça? Pa’ce que j’pense ça fait trois fois que j’lis la même affaire, mais j’comprends fuckall...,
Que je dis avec mon plus beau sourire. Il ne fallait pas qu’elle me considère comme fou dès le début, sinon je serais pris là pendant un bon bout de temps encore!
- Maître du Jeu
Tout énervé et tout joueur, il court dans tous les sens, jusqu'à trébucher et tomber truffe la première aux pieds d'un second pokémon.
Il s'amusait tranquillement dans son coin, jusqu'à ce que le Rocabot, attiré par son étrange couleur, ne vienne l'embêter. Énervé, il lui jette dessus la baie qui lui servait de ballon.
- Daiya Deschênes
As strong as the butterfly
Feat Yvon
Aucun bruit ? Qui avait dit ça ? Un Brocélôme d’une étrange couleur essayait de faire décoller la pauvre Destroy, qui s’agitait pour avancer plus vite vers sa dresseuse. Enfin, on ne pouvait pas dire que la différence était marquante ; la petite Pyronille avait quelques soucis de lenteur, il fallait bien l’admettre. Elle n’était pas méchante, mais si on l’embêtait, elle ferait du carbone de ce pokémon. Il était de type Plante, alors il craignait les attaques Feu, et ça ne ferait pas bon ménage du tout. De son côté, Daiya observait toujours tantôt les Ruines, tantôt les pokémons qui chahutaient. Et son regard dériva à nouveau sur le grand type roux. C’était son pokémon, ce morceau d’arbre ? Probablement. Il allait peut-être le rappeler en voyant que son Brocélôme taquinait la Pyronille. L’entomologiste ne serait pas responsable en cas d’incendie-sur-brocélôme, de toute façon.
Et l’homme parla. Enfin, Daiya ne comprit pas vraiment, si bien qu’elle s’interrogea sur la langue utilisée. Parlait-il nérovien ? Daiya ne connaissait bien que cette langue-là. Alors lorsque l’inconnu se tourna vers elle, la saluant à son tour, elle s’attendit à ne rien comprendre à nouveau.
…
Finalement, c’était bien une sorte de nérovien. Enfin, elle en était presque sûre. Elle avait compris l’idée globale, en tout cas. Il avait seulement un très fort accent, en plus d’utiliser des mots assez étranges aux yeux de la scientifique.
Donc, il lui demandait si la Pyronille était à elle. Et… Il l’avait appelée “bibitte”. Ça, c’était le genre de termes que Daiya ne comprenait pas. Ses sourcils se levèrent – signe qu’elle montrait de l’intérêt pour ce que le roux lui racontait, – tandis qu’il poursuivait.
La jeune femme appréciait elle aussi ces ruines, enfin… C’était calme, reposant, si on oubliait les deux pokémons qui s’amusaient au milieu. Ça avait quelque chose de magique, d’intemporel. Daiya se sentait transporter loin dans le passé, et pourtant, depuis tous ces siècles, la végétation reprenait ses droits sur l’ancienne construction. Tout cela lui rappelait le soir d’Halloween… Sa main s’en souvenait encore, même après tout ce temps. Plier ses doigts lui était toujours douloureux.
« Oh, oui, c’est ma Pyronille. Faites attention à ce qu’elle ne flambe pas votre Brocélôme, parfois elle aime carboniser… des choses. »
Et mettre feu à des bouteilles d’alcool, aussi. Mais ça, Daiya le gardait pour elle, évidemment. Il valait mieux que personne ne sache que sa chenille pyromane aimait faire flamber du rhum.
« Je suis originaire de Caelum, mais j’avoue ne pas en savoir beaucoup plus sur ces ruines. Et vous, d’où venez-vous ? Vous avez un… accent. »
Tout cela était bien mystérieux. Enfin, pas l’accent du type, mais plutôt les ruines et la civilisation qui y vivait. C’était quelque chose que Daiya aurait aimé savoir, même si l’archéologie n’était pas vraiment son domaine. Elle aimait connaître le fonctionnement des choses, et savoir pourquoi c’était ainsi.
Ils furent bien vite interrompus par deux autres pokémons, sauvages cette fois-ci ; un Rocabot courait en tous sens autour d’un… Quatermac, si Daiya ne se trompait pas. Un Quatermac qui était de couleur particulière. Un pokémon chromatique ! Comme le Brocélôme et la Pyronille ici présents, en fait.
« Eh, du calme ! Tiens, va chercher ça. »
La femme ramassa un bâton sur le sol et le lança, très loin. Un bâton comme on en trouvait partout. Ce Rocabot pouvait toujours essayer de le retrouver, c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Ce n’était pas une grande idée de se tabasser en plein milieu de ces pauvres ruines.
Note : je vais relancer, avec ma Chance-type Insecte please !
- Yvon Tremblay
Au moins, elle finit par piger le truc, que je me dis, puisqu’elle daigna me répondre un peu. Hein? Comment ça, flamber Oak? Avec quoi? Pas la petite chenille, toujours… Étant bleue, n’était-elle donc pas de type Eau ou Glace? Quoiqu’elle n’avait pas l’air de bluffer, non plus...
- Oak!!! Arviens icitte, calvaire! Tu voué ben qu’a veut pas jouer?
Rien à faire, le petit fantôme n’en faisait qu’à sa tête. Pour lui, il venait de trouver une nouvelle victime à embêter, et il comptait bien mener ses idées à bien, en commençant par faire voler la chenille. Apparemment qu’il était persuadé qu’il y arriverait, malgré son poids et sa taille. Oh, et qu’il fasse ce qu’il veut, au final. Il apprendra, d’une manière ou d’une autre, qu’il ne faut pas sauter sur les autres comme ça. Pour ma part, il serait impoli d’ignorer la personne à mes côtés, non?
- J’viens d’ben loin au nord d’Unys. Ch’tais bûcheron, avant de v’nir dans ‘région. Pis lui, là, y m’a suivi.
Je pris une petite pause pour rigoler quand me revinrent en tête ses propos quant à mon accent.
- Ouin, j’ché. Té pas ‘a première qui me l’dit, pis tu s’ras pas ‘a dernière, chuis sûr. Mais tsé, d’mon point d’vue à moé, cé vot’ accent à vous autres qui é bizarre, eh?.
Non, je ne moquais point. Enfin, pas vraiment. Un peu? Bon, bon… Par contre, elle n’aidait pas des tonnes, celle-là. Le mystère de l’endroit restait intact, à mon grand dam. Dans ce cas-là, peut-être devrais-je m’adresser à la faune locale? Comme ces Pokémons qui venaient d'apparaître. Un petit chien et une espèce de singe arc-en-ciel. Et le petit avait l’air décidé à jouer, contrairement à l’autre. Tiens, ça me rappelait quelqu’un, en fait. Quelqu’un qui était tout près, en plus. Mais vu l’air agacé du primate, je me contentai simplement de lui renvoyer sa baie, qui était tombé tout près de nous, et je lui fis un signe de la main. Il pouvait filer, nous ne le dérangerions pas.
- Entéka, j’m’appelle Yvon. Enchanté. Chuis pas particulièrement bon chercheur, mais j’aim’rais ça en apprendre plus su’ c’te place-là. A m’intrigue.
Que je dis en tendant la main vers l’inconnue, pour que l’on se serre la pince si ça lui disait. Au moins, elle n’avait pas l’air bien méchante, c’était un bon début. Et elle n’avait pas non plus ordonné à son Pokémon d’incendier le mien. Je croisais donc les doigts pour que ma vieille branche n’aggrave pas son cas, moi!
- Le Gardien
Il vous observe du haut de son perchoir. Il a l'air bien posé et pas vraiment décidé à bouger. Il grogne un peu à votre approche.
Il récupère des baies au sol. Goinfre, il va en chercher un peu partout, mais ses flammes dépassent de l'herbe. Il laisse un chemin d'herbe calciné derrière lui, il n'en a visiblement pas conscience.
- Daiya Deschênes
As strong as the butterfly
Feat Yvon
Le Brocélôme continuait son manège, essayant toujours de faire voler la Pyronille. Elle n’était pas toute légère, la chenille ! En fait, elle pesait un peu plus de vingt-cinq kilos, ce qui était déjà trop lourd pour que Daiya puisse la porter. Le seul pokémon léger qu’elle possédait, c’était Ephemera, sa Lépidonille. Peut-être que le Brocélôme du rouquin ferait mieux d’essayer avec elle, au moins, il ne finirait pas carbonisé… Et il aurait plus de chances d’y parvenir. Oak, était-ce ainsi que le type avait nommé son pokémon ? Ou était-ce encore un terme étrange du dialecte qu’il parlait ?
Daiya écouta la réponse de l’homme : un ancien bûcheron qui venait du Nord d’Unys ? Voilà qui expliquait l’accent et les mots inconnus qu’il employait.
Il poursuivit ses explications, et se présenta même. Yvon. Il avait raison, cependant ; si Daiya s’était rendue dans le nord d’Unys, on lui aurait peut-être fait la même remarque pour son accent étrange et sa drôle de façon de parler. Tout était une question de point de vue… Mais pour Daiya, originaire de Caelum, l’accent d’Yvon n’était pas banal, tout simplement.
La scientifique lui était presque reconnaissante de l’avoir croisé. Sa présence lui avait permis de se sortir de ses sombres pensées. Ce n’était pas grand chose, et le grand bûcheron ne s’en doutait peut-être même pas, mais c’était déjà bien pour Daiya.
« C’est vrai, ces ruines restent mystérieuses même pour les habitants de la région… Je m’appelle Daiya. »
La jeune femme, voyant que Yvon lui tendait la main, s’approcha pour la lui serrer en priant pour qu’il ne la lui broie pas complètement. À côté, elle semblait bien frêle, et effectivement, Daiya n’était pas vraiment quelqu’un de musclé. Le seul sport qu’elle faisait se limitait aux randonnées et promenades lors de ses expéditions sur le terrain, quand elle cherchait des pokémons Insectes. Elle espérait pouvoir en retrouver bientôt, d’ailleurs. Pourquoi pas un Mimigal, ou un Statitik ? Ces pokémons arachnides étaient particulièrement intéressants, et ils méritaient qu’on les observe davantage, selon la scientifique.
Soudain, Destroy décida qu’elle en avait marre de se faire tourner autour par un morceau de bois, et lui lança une Flammèche pour l’éloigner. La prochaine fois, se disait Daiya, elle laisserait plutôt sa Lépidonille sortir… Ephemera était moins dangereuse que Destroy. Calme et enthousiaste, elle était aussi plus prudente et ne lançait pas des flammes sans se soucier de l’endroit.
« Destroy, ça suffit ! On ne crame pas les autres pokémons, même s’ils se montrent… taquins ! »
Daiya soupira, s’excusant auprès du dresseur de Oak. Elle espérait tout de même que la Pyronille n’avait pas blessé le Spectre.
Dans l’herbe, la scientifique remarqua des flammes qui s’approchaient. Que… Mais non, ce n’était pas sa Pyronille qui s’était amusée à faire flamber le sol, c’était un Héricendre. La jeune femme se demanda si elle pouvait lui proposer de venir avec elle. Un autre pokémon Feu, la pire bonne idée de la journée. D’ailleurs, en relevant les yeux, elle aperçut un Absol qui les toisait ; annonçait-il un mauvais présage pour la femme ? Elle n’avait plus grand chose à perdre, estimait-elle.
« Pourriez-vous m’excuser un instant ? »
Elle ne voulait pas laisser Yvon planté là sans rien lui dire. Elle allait revenir ici dans une minute à peine, si tout se passait bien. S’approchant de la bestiole enflammée, une pokéball en main, la jeune femme s’accroupit vers lui.
« Bonjour toi ! Je connais un endroit où il y a plein de baies… Voudrais-tu m’y accompagner ? »
Si elle le lui proposait, elle n’en était pas moins déterminée à l’emmener avec elle.
Note : Tentative de capture du Héricendre à la pokéball please ! Merci **
- Yvon Tremblay
En vrai, je commençais à me demander ne serait-ce que ce que je faisais là, moi. Certes, c’était à cause de ces maudits cauchemars, mais ces derniers étaient bien trop vague en mémoire pour que je puisse me rappeler de chaque détail exactement. Tout ce que je savais de manière certaine, c’était cet homme qui souriait, deux secondes avant que tout ne disparaisse sans laisser de traces. Et c’est normalement là que je me réveillais, moi.
Enfin, peut-être que j’en avais une sous les yeux, des traces, pour peu que les légendes locales soient fondées. Au moins, il devait s’être passé quelque chose de majeur pour que la végétation locale ne soit que parsemée par endroits. Et on aurait dit que même les Pokémons vivant aux environs essayaient de se faire discrets.
Enfin, ça risquait peut-être de changer, à voir comment le mien s’amusait à jouer avec le feu. Littéralement. Car je sentis comme une bouffée de chaleur derrière nous, puis voilà que la souche louche flottait à toute allure vers moi en pleurant. Il enfonça même les corn de son petit masque dans mon dos, le bougre!
- Ayodon, joual vert! J’te l’avais dit, c’tait à toé d’arrêter quand c’tait l’temps. Tant pis pour toé. Vas-tu encore l’gosser jusqu’à c’qui t’brpule pour de vra?
Ça couina encore plus, secouant sa petite tête contre mon corps endolori. Et moi, je me retenais tant bien que mal que de me taper le visage de la paume de ma main en signe de découragement. Par contre, l’insecte avait l’air d’avoir causé pas mal de dégâts… Il y avait même du feu qui venait vers nous! Ah? Non, minute… C’était un autre Pokémon, on dirait. Sauvés!
- Hmm? Oh, fais-toé z’en pâs, y faut ben qu’y apprenne un m’ment d’nné, non?
Ah, tiens, elle ne s’excusait pas pour ça, dirait-on. Elle se dirigeait même plutôt vers le nouveau venu, la miss, avec une balle à la main. Hmm. M’oui, peut-être devrais-je faire de même, moi… Je regardai donc aux alentours, et j’aperçu cet espèce de gros canidé qui grognait dans notre direction. Ça me fit sourire. Il avait l’air super hautain, comme si, en plus, il nous jugeait du regard. M’oui, non. J’avais déjà un fantôme à problème, je ne crois pas que j’aie la patience de gérer un enfant-roi en plus. Puis, j’ai déjà deux gros buffles à faire courir à tous les jours… S’il fallait en plus que je doive faire des promenades, ce serait le bouquet! Je lui fis donc signe que tout allait bien, lui levant un pouce en l’air pour le rassurer que nous n’avions pas l’intention de le déranger plus que cela. Il pouvait dormir sur ses deux oreilles.
- Eh, as-tu un affaire pour les Pokémons de feu, toé, dabord? Avec ta ch’nille, pis là une espèce d’hérisson, j’me dis qu’y faudrait p’t-êt’e que Oak aille jouer ailleurs, hmm?
Le tout dit avec un grand rire pour ponctuer la fin. Le principal intéressé, lui, par contre, ne la trouvait pas drôle du tout. Et donc, quand je pris sa boule dans mes poches, il entra dedans en boudant. Quel gamin, celui-là… Mais maintenant que le silence revenait, je me disais que ça valait peut-être mieux ainsi. Comme ça, l’autre haut-perché penserait peut-être moins à nous sauter dessus, et les autres qui avaient peur pourraient s’approcher, non?
- Maître du Jeu
Lui aussi aurait bien aimé dormir sur ses deux oreilles. Mais c'est qu'il commence à y avoir de l'agitation dans la zone, cela perturbe sa sieste !
L'idée des baies semble lui plaire, mais il ne se laissera pas corrompre aussi facilement ! Le convaincre demandera malheureusement un peu plus d'efforts.
- Daiya Deschênes
As strong as the butterfly
Feat Yvon
Sans doute que le bûcheron avait raison, et que son Brocélôme devait apprendre… Mais un jour, il finirait par se retrouver en morceau de charbon, s’il tombait sur un pokémon plus puissant que la Pyronille de Daiya. Et plus virulent, aussi. Même si Destroy appréciait faire flamber des objets de temps à autre, elle n’était pas méchante pour autant, et ne faisait pas brûler vif d’autres pokémons. Du moins, ce n’était encore jamais arrivé. Peut-être que ça pouvait encore s’arranger. En tout cas, mieux valait probablement que Yvon laisse son pokémon dans sa pokéball, et Daiya devrait faire de même, afin d’éviter les accidents.
Mais elle ne le fit pas. Daiya n’y songea simplement pas. Sans doute qu’elle devrait réfléchir un jour, si elle voulait éviter le genre d’accidents qui avait coûté la vie à son ex-mari. Mais il était mort avant que Daiya trouve la Pyronille. L’incendie n’avait pas été la faute d’un pokémon, il était seulement dû au hasard.
Aujourd’hui tout cela importait peu. Pour Daiya, cette histoire tragique aurait toujours son importance, certes. Elle avait tout perdu. Mais maintenant, il fallait bien aller de l’avant, et continuer à vivre, non ?
Et même si Daiya avait été dévastée, elle ne pouvait pas en vouloir au feu. C’était un accident. Des choses qui arrivaient parfois. Le feu, il n’avait pas demandé à se retrouver là. Sa Pyronille non plus n’avait pas demandé à tomber dans la rivière. Ce n’était, pour autant, pas la faute de la rivière. C’était ainsi.
Le Héricendre ressortit de la pokéball. Elle devait réfléchir à une autre stratégie. Qu’est-ce qui pourrait convaincre ce pokémon de venir avec elle ?
« Il n’y a pas que des baies d’ailleurs. Aimes-tu les muffins ? Ou les macarons ? Je pourrai te faire goûter plein de desserts, si tu viens avec moi. »
Elle lança une nouvelle pokéball sur le pokémon. Appréciait-elle tant que ça les pokémons Feu ? Elle l’ignorait. Sa passion allait aux Insectes, mais peut-être bien qu’elle aimait aussi les pokémons Feu. Peut-être pas tous, mais certains étaient assez… mignons. Elle devait bien l’avouer, sa Pyronille n’était pas la créature la plus adorable. En revanche, le Héricendre avait une bonne bouille.
« Haha, peut-être bien ! Et vous, cherchez-vous des pokémons particuliers ? »
L’équipe actuelle de Daiya n’était guère homogène, à vrai dire. Elle possédait trois Insectes, mais également un Roucool, et maintenant essayait d’attraper un Héricendre. Ensuite, elle essayerait sans doute de trouver une arachnide, comme Mimigal ou Statitik. Leur soie pouvait lui être utile dans ses recherches et expériences.
Mais tout cela risquait de ne pas intéresser le bûcheron. Daiya s’interrogeait, en revanche, sur les pokémons qu’il pouvait avoir, et aussi sur les raisons de sa venue depuis Unys.
Note : Re-tentative de capture du Héricendre à la pokéball please ! Merci **
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