- Daiya Deschênes
Les scientifiques en folie
Feat Namjoon
Il pleuvait. Il n’avait pas cessé de pleuvoir toute la nuit et Daiya se disait sans cesse que s’il avait plu cette nuit où l’incendie s’était déclaré, peut-être que l’eau aurait éteint le feu et qu’ils auraient survécu. ils ? Non, seul Brön avait péri. Ses enfants étaient vivants, eux. On lui avait enlevé. S’il avait plu cette nuit-là, Daiya était certaine que ce ne serait pas arrivé et qu’ils seraient encore heureux, tous. Destroy n’avait pas dormi de la nuit, elle. La Pyronille avait peur de l’eau. Daiya l’avait rentrée dans sa pokéball lorsqu’elle partit au laboratoire. Il faisait encore nuit ; il ne devait pas être plus de sept heures du matin.
Mais elle était motivée. En ce moment, la motivation était toujours présente et Daiya travaillait d’arrache-pieds. Elle avait reçu ses nouvelles machines pour ses tests, et profitait au maximum pour faire ses essais.
Bientôt, elle serait connue de tous. Elle serait riche, et ses travaux se vendraient sur le marché. Elle n’avait que cette idée en tête. Et ça tournait, sans cesse, en boucle dans son esprit. Mais Daiya était folle depuis longtemps. Depuis des mois. Pouvait-on lui en vouloir ?
Maintenant plus rien n’avait d’importance, hormis ses enfants. Ils étaient quelque part et avec de l’argent, une grande maison, et un grand sourire, elle savait qu’elle allait les récupérer.
Elle avait la désagréable impression d’oublier quelque chose d’important. Mais puisqu’elle ne trouvait pas de quoi il pouvait s’agir, elle essaya d’y faire abstraction et de se mettre à travailler. Elle fit sortir ses deux pokémons de leurs pokéballs, une Lépidonille et la Pyronille. Ephemera et Destroy. Deux noms assez peu flatteurs, mais en réalité, Daiya adorait ses deux pokémons. Elle en voulait plus, d’ailleurs, mais il lui faudrait du temps pour se permettre d’aller les chercher. Et en ce moment, ses recherches lui prenaient tout son temps.
Ephemera lança une attaque Sécrétion sur un morceau de bois vertical, qui servirait ensuite à récupérer tous les fils de soie pour fabriquer du tissu. Quelques fils s’éparpillèrent sur le sol carrelé du laboratoire et sur la paillasse. Daiya, elle, notait quelques mesures dans un carnet pour faire ses calculs.
Soudain, elle entendit des pas dans le couloir. Quelqu’un ? C’était étrange. Daiya attendait-elle quelqu’un ? Elle ne savait plus. Elle n’aurait même pas su dire quel jour c’était aujourd’hui. Elle avait bien plus important à retenir et à faire. Pourtant, lorsqu’on frappa, Daiya alla ouvrir. Et elle reconnut Vanessa Tagada. Une jeune chercheuse, qui venait des régions froides du pays. L’île de Glace. Daiya voulait y passer quelques temps pour découvrir de nouvelles espèces, car dans la neige pure et les crevasses, il lui semblait parfaitement impossible que toutes les espèces soient découvertes.
Certains savaient se faire particulièrement discrets. Mais avec de la patience, Daiya trouverait. C’était son second objectif, après la commercialisation de sa soie.
« Vanessa, comment vas-tu ? Est-ce qu’on avait rendez-vous ? Excuse-moi, je me suis perdue dans mon travail en ce moment, j’ai la tête ailleurs. Un café ? »
Daiya était bien contente d’avoir un peu de compagnie, et si la chercheuse était là, peut-être avait-elle une grande nouvelle à annoncer. Ou du moins, quelques nouvelles recherches à partager avec l’entomologiste. Quelques temps auparavant, elles avaient décidé de partager leurs recherches : Daiya lui montrerait les résultats de ses expériences, tandis que Vanessa lui rapporterait ses observations, surtout concernant les pokémons Insectes.
L’entomologiste était pressée de savoir tout ça, mais elle voulait laisser à la jeune femme le temps de respirer un peu. Et peut-être de se sécher, s’il pleuvait toujours dehors…
- Vanessa Tagada
C’est donc après l’annonce de sa participation au premier concours de la saison et après l’accord de son Capitaine, que la fraise bien heureuse se permis d’envoyer un message à Daiya pour lui demander une petite entrevue de courtoisie. Si la réponse que la chercheuse fut courte et peu démonstrative, cela n’empêcha pas la petite tête rousse d’être folle de joie à l’idée de retourner dans son laboratoire pour observer les dernières avancées de son travail et partager quelques ressources. En effet, Vanessa devait montrer quelques données biométriques de certaines zones qu’elle avait récolté sur l’île de glace, mais également celles obtenues sur l’île maudite.
Le jour J, après une nuit des plus pluvieuses au grand damne de la fraise -qui détestait au plus au point les jours gris- Vanessa se motiva pour lutter contre les intempéries. Après un petit détour à Coxymug pour emporter quelques boissons chaudes et mignardises, qu’elle finit par frapper à la porte de Daiya. Son imperméable ciré blanc n’avait pas suffit à la préserver de la pluie. Ses cheveux humides s’étaient aplatis et commençaient déjà à boucler sur la fin. Vêtue d’une robe pull noir, de collants argentés et épais, ainsi que de bottines tout aussi sombres, la fraise se maudissait déjà de ne pas avoir prévu un parapluie pour cette fin d’été. Oui. Il s’achevait déjà le temps des belles journées chaudes et laissait place à l’automne avec ses pluies, ses feuilles et son vent glacé. Un temps que la fraise n’aimait pas, même si elle voulait bien admettre que les couleurs des feuillages étaient chaleureuses.
« T’en fais pas Daiya ! Regarde, j’ai tout prévu ! Je t’ai pris un café, enfin… deux. Je savais plus si tu le préférais intense ou non… »
Ness’ attentionnée ? Elle avait tenté. Du moins, c’était également pour être certaine d’avoir son petit chocolat crémeux arôme fruits rouges de bon matin. Une fois le petit paquet déposé sur un rebord de table, elle se saisit de son gobelet rouge à pois noirs avec le petit logo représentant la tête d’un Coxyclaque. Débarrassée de son manteau, la rouquine prit place sur un haut tabouret et croisa ses jambes, sa boisson chaude dans une main, dans l’autre un gâteau sucré. Manger dans un labo’ n’était pas conseillé, certes, mais Ness’ ne compter toucher à rien de toute évidence. Installée sur son perchoir, elle pouvait observer sa consœur qui semblait à côté de ses souliers. Le regard bienveillant, le sourire léger, Ness’ remarquait que la jeune femme semblait avoir l’esprit encombré. Sa nuit avait dû être mauvaise, car de souvenir, la rouquine la pensait du matin.
« Ça va. Je tente le Concours dans les jardins de la Reine dans quelques jours du coup, j’en profite pour venir te donner quelques traces de mes observations dans la forêt d’Ilmery et celles de mon séjour sur cette île maudite au large des terres. D’ailleurs, ça me fait penser qu’ils ont tenté d’introduire des scarhino dans les plaines à l’ouest de Perlyc. Tu sais, là où c’était complètement stérile y a quelque temps encore… Coxymug a lancé un projet semblable, mais en faveur des coxy, logique. Mais si tu veux mon avis, ils ne vont pas avoir l’autorisation tout de suite. Je compte aller y jeter un coup d’œil un de ces jours. Y a peut-être de nouvelles espèces ou des évolutions surprenantes. »
Ness’ marqua une pause, elle continuait à observer l’entomologiste et ses deux pokémons. La trentenaire semblait la même, travailleuse et contente de voir la fraise dans son repaire farfelu, mais son visage semblait triste et son esprit encore brumeux. Sur un ton neutre, le visage toujours bienveillant bien que le sourire discret avait disparu, la rouquine tenta de savoir ce qui n’allait pas.
« Et toi ? Ça se passe comment ? »
- John Frost
LES SCIENTIFIQUES EN FOLIE !
Feat Daiya et Vanessa
Arrivant en terre inconnue, John accompagné de son fidèle majordome, firent escale sur Caelum, grâce à un navire faisant l'itinéraire depuis une province isolée. Par manque de chance, il fallait que leur premier jour dans cette nouvelle région se fasse sous la pluie. Et immédiatement, voulant éviter d'être trempé, Zorua, le Pokémon du dessinateur, vint se faufiler sous la veste de son maître. La petite renarde au pelage d'ébène cacha une grande partie de son corps sous la tunique noire et majestueuse du bel homme, laissant seulement sa tête sortir du col, adressant un sourire malicieux à John, avant de s'endormir paisiblement. Face à un tel comportement, le noble offrit un visage radieux à l'égard de la créature assoupie, caressant délicatement le front de la boule de poile, pour la guider vers le monde des rêves. Seulement, James, son majordome réagit de manière très élégante en dégainant un parapluie, il était en son devoir d'éviter que son maître ne tombe pas malade à cause d'une vulgaire averse.
«Maître John, que voulez-vous faire exactement ?»
"Hum... Nous ne pouvons quasiment rien faire à cause de la pluie. Je ne vois que deux solutions... Soit nous pouvons passer la journée dans un hôtel, ou soit... Trouver un endroit intéressant, qui pourrait étancher ma soif de connaissance..."
Rigolant avec bon cœur, James rétorqua :
«Décidément, Maître John, vous ne cesserez jamais de m'étonner ! Moi, qui pensait qu’après autant d'années d'études, vous seriez le premier à fuir ce genre de choses ! Hahahahaha!!!»
Légèrement embarrasser par les paroles de son homme de main, John haussa les épaules en soupirant un coup :
"Ma foie ! Il faut bien être cultivé pour être capable d'affronter ce monde, avec les meilleurs outils en poche." Avec son index, il pointa son front. "Le cerveau est notre meilleur arme, à quoi peut bien servir des muscles, si on n'est pas capable de réfléchir correctement." Un rictus déforma son joli minois. "Bien ! Au lieu de rester sous la pluie, je vous propose de prendre la route."
Quittant rapidement le port, le duo parcourra une grande partie de la ville. L’architecture même des bâtisses étaient assez époustouflantes à regarder, John fidèle à lui même, garda un calme à couper le souffle. Il observait chaque endroit, chaque décor avec un œil habile, prêt à la première occasion de se munir du carnet à croquis, pour dessiner quelque chose qui animerait son âme d'artiste. Mais malheureusement, cela devra attendre. La pluie devenant de plus en plus forte, obligera finalement le dessinateur à prendre une décision radicale, comme par exemple : s'abriter dans un labo pour échapper à l'averse retentissante !
«Mon dieu !!! Maître John ! Nous sommes trempés ! Je ne pensais pas que la pluie, nous mettrait dans tel état !»
Refermant la porte derrière lui, le noble essaya de rassurer son camarade en prononçant ceci :
"Allons James, ce n'est rien que de l'eau, rien de bien grave peut nous arriver..." Il retira sa veste en déposant contre le sol la petite Nova, qui venait tout justement de se réveiller. "Cette pluie nous aura posée problème depuis notre arrivée..."
«Oui ! Mais ce n'est qu'une question de temps, avant que tout cela ne cesse...» Cela fut autour du domestique de retirer sa veste, aucun d'eux ne voulaient attraper la crève, une évidence éclatante, surtout pour la jeune femme se tenant à l’accueil, qui dévorait du regard le dessinateur. Avec sa gueule d'ange, John a toujours plus physiquement aux femmes, mais étant assez réservé, il est difficile de pouvoir l'approcher sans vraiment se faire piquer. Personne en ce monde pouvait gagner sa confiance sans avoir tenter de sympathiser avec lui, et comme on le dit s'y bien «La confiance, ça se gagne.», mais rien n'était joué, il se pouvait que cette demoiselle soit assez maligne pour percer la défense du noble. Passant un coup de peigne dans ses cheveux, John vint alors engager la conversation en plongeant un regard glacial à l'encontre de l'interlocutrice :
"Bien le bonjour, Madame, je suis désolé de venir vous importuné de la sorte, mais j'aimerais savoir si cela est possible de visiter le laboratoire ?"
La jeune femme était totalement captivée par son regard, elle était comme hypnotisée et la voix du bel homme sonnait comme un chant divin venant bercer son cœur. Puis, d'une manière peut subtile, la belle créature tenta de séduire le noble en demandant quelque chose de bien particulier :
«Écoutez, joli cœur... J’accepte votre demande qu'à une seule condition...» Soudainement, elle vint déposer sa main contre celle du beau étalon. «Sortez avec moi ce soir et je pars maintenant répondre à votre requête.» Quelle drôle de manière pour séduire une personne...
Malgré le fait qu'il n'exprimait aucune émotion à ce moment là, un élément fort peu discret vint alors révéler une petite faille sur son masque de glace. En effet, gêner par cette demande atypique, les pommettes et le nez du noble devinrent légèrement rosé et il préféra regarder dans une autre direction, avant de dévoiler par mégarde son véritable visage.
"Hum... Laissez-moi y réfléchir..." Sans gêne, il sortit un paquet de clope de sa poche et vint allumer une cigarette. "Écoutez-moi, belle demoiselle... Je suis sincèrement désolé de vous décevoir, mais je préfère décliner votre offre et utiliser mes jambes pour trouver un de vos supérieurs..." Mettant la clope au bec, il marcha tranquillement dans une direction aléatoire du bâtiment, cherchant la première blouse blanche pouvant l'aider dans sa quête sacrée de la connaissance.
«Mais... Je...» Ayant profondément échouer dans sa tentative de séduction, la jeune demoiselle fut littéralement ébranler par la situation... Ce n'était point tous les jours qu'un homme balayait de la sorte sa méthode pour séduire la gent masculine, mais bizarrement, au lieu de tomber plus bas que terre, cet événement vint plutôt la renforcer en fin de compte. Refermant son poing, la demoiselle se donna comme objectif d'arriver à conquérir le cœur du dessinateur. Finalement, John venait accidentellement de créer une boule d'amour incontrôlable sans vraiment sans rendre compte.
«Maître John !!! Attendez-moi !» Une fois assez proche du noble, le majordome se mit à lui chuchoter à l'oreille. «Vous devriez être plus délicat avec les dames... La pauvre, vous venez très certainement de la blesser...» L'homme de main portait dans ses bras la magnifique boule de poile.
«Zoruaaaa !!!»
"Hum... Je ne vois pas comment j'aurai pu la repousser plus gentiment... Mais, je ferais en sorte la prochaine fois d'être encore plus doux, si cela vous pose problème." Soudainement, John put entendre deux voix féminines provenir derrière une porte, mais aussi, une odeur de café vint l’interpeller, caressant de façon délicate ses narines. Toquant à la porte, le gentleman attendra bien sagement qu'on lui donne la permission d'entrer, avant de se présenter de façon respectueuse devant deux belles demoiselles :
"Bien le bonjour, mes dames... Je me nomme, John Frost, enchanté de vous rencontrer..." Il inclina sa tête vers le bas, positionna sa main droite contre son cœur et plongea un regard sérieux à l'encontre des deux scientifiques. "Je suis sincèrement désolé de venir vous importuner de la sorte, mais je suis à la recherche de connaissance..." Il sortit de son sac un carnet remplis de croquis divers et variés sur les Pokémons. "Pouvons nous procéder ensemble à des échanges d'informations ?"
D'une manière assez sarcastique, James, après avoir attendu patiemment que son jeune maître finisse de parler, se présentera à son tour en imitant le même geste respectueux de la famille du noble.
«Enchanté ! Je suis, James... Le majordome de Maître John.»
Ainsi, cela fut autour de la boule de poile de faire son entrée en scène :
«Zoruaaaaaaaaaa !!!» La renarde aussi malicieuse soit elle, demanda un peu de tendresse auprès de la scientifique à la chevelure flamboyante, en offrant par exemple : son ventre en s’allongeant sagement devant elle. «Zoruaaaaa !!!» Elle remuait son dos contre le sol.
- Daiya Deschênes
Les scientifiques en folie
Feat Namjoon
Mais Vanessa avait déjà apporté le café. Daiya resta silencieuse, un peu surprise. La chercheuse avait pris deux cafés. Voilà qui était bien atypique, mais… Pourquoi pas, après tout ? C’était plutôt amusant, comme situation. Mais Daiya connaissait bien Vanessa, et elle avait toujours été un peu… Étrange ? Original, dirons-nous. C’était une qualité, d’ailleurs, selon l’entomologiste. Savoir se démarquer des autres n’était pas si aisé. Alors lorsque cette originalité était naturelle, c’était encore mieux. D’ailleurs, ce devait être l’une des raisons qui avait fait que Daiya appréciait tant la jeune femme.
Enfin, Daiya étant une grande fan de café, elle boirait probablement les deux. Elle avait une préférence pour le café fort, avec deux sucres. Le meilleur combo pour être en forme : une bonne dose de caféine, et une bonne dose de sucres rapides pour bien démarrer.
« Merci, tu es adorable. »
Daiya écouta les aventures de son amie. C’étaient beaucoup d’informations. Un Concours ? Chacun avait ses passe-temps, et les Concours étaient diffusés, alors la fan d’Insectes suivrait sans aucun doute ce fameux concours avec intérêt. Elle pourrait voir la prestation de Vanessa, et même peut-être venir l’encourager. Daiya n’avait que peu de temps avec son travail, mais puisqu’elle était son propre patron, elle pouvait s’octroyer une petite pause de temps à autre. Surtout lorsqu’il s’agissait d’une amie.
Quant à la réintroduction des pokémons Insectes, c’était une excellente nouvelle, et Daiya ne manquerait pas d’y faire un saut pour pouvoir admirer les espèces dans leur environnement naturel.
« Oh ! Ce sont de bonnes nouvelles que tu apportes. Je suis contente pour toi ! De mon côté, eh bien… Je… J’ai perdu mon compagnon il y a deux mois dans un incendie, je ne sais pas si tu avais été mise au courant. Depuis, je travaille dur pour trouver des solutions pour qu’à l’avenir, un tel accident ne se reproduise pas. Je termine des expérimentations sur de la soie, je suis financée et ils commercialiseront mes tissus pour en faire des gilets pare-balles et des uniformes pour les pompiers ! »
Les nouvelles n’étaient pas mauvaises pour Daiya non plus, du moins pas récemment. Mais l’incendie l’avait dévastée, et si elle tentait tant bien que mal de se reconstruire jour après jour, c’était encore difficile d’y repenser. Mais avant que la jeune femme n’ait pu ajouter quoi que ce soit, deux types frappèrent à la porte du laboratoire.
Le premier se présenta comme John Frost, et une Zorua apparut en courant. L’homme ne manquait pas de toupet, décidément. Mais Daiya était encore fatiguée et un peu abasourdie par toutes ces présences qui débarquaient dans son laboratoire pour manger et fumer. La journée s’annonçait riche.
« Euh… Bonjour ? Je suis Daiya Deschênes, propriétaire de ce laboratoire, et entomologiste. Je… Un café ? Que voulez-vous savoir ? »
Puisqu’il y en avait deux, Daiya pouvait lui en proposer un. Elle n’était pas rustre, au contraire, même si la situation était déjà très étonnante. On pouvait difficilement faire mieux qu’une Vanessa qui grignotait, une Zorua qui se tortillait par terre, et deux hommes qui venaient pour obtenir des informations. Quoique. Pour eux, rien ne semblait impossible.
Destroy, la Pyronille, était jusque là restée en arrière, trop effrayée par la fraise trempée. Mais cette fois, soudainement agressive, elle s’approcha du majordome.
Et elle envoya une bonne attaque Flammèche sur le parapluie. Cet objet couvert d’eau méritait la mort, définitivement. Enfin, c’était ce que Destroy pensait.
- Vanessa Tagada
Ce coup à la porte fit lancer un regard noir à la rouquine, mécontente qu’on puisse venir les déranger à cette heure et surtout pendant une conversation privée. Elle espérait sincèrement que ce n’était pas l’hôtesse à l’accueil, car celle-ci était –pour notre fraise- d’un manque cruel de retenue. D’ordinaire, Vanessa était plutôt dans l’acceptation des personnalités et des caractères, mais dans le cadre professionnel, la chercheuse se montrait impitoyable et tout devait être parfaitement carré et minutieux. Ness’ trouvait toujours à redire sur le comportement de cette jeune femme et ça malgré les qualifications amplement suffisante de celle-ci pour le poste qu’elle occupait au laboratoire. Néanmoins, comme ce n’était pas son laboratoire, la scientifique préférait rester en retrait, après tout Daiya avait sûrement de très bonne raison de la garder.
L’apparition d’un gentilhomme, de son majordome et d’une Zorua manqua de faire s’étouffer Ness’ qui profitait d’une nouvelle gorgée de son chocolat fruité. D’où venait ce John Frost ? C’était le Nosferapman de Caelum ? Après tout, il avait déjà le majordome et le coéquipier tout chou… Un peu trop chou d’ailleurs. Si mignon que Ness’ préféra éloigner ses jambes et son merveilleux collant loin des petites pattes du quadrupède. N’étant pas du genre à câliner les pokémons qu’elle ne connaissait pas, elle préférait garder ses distances. La rouquine aurait bien répondu au ténébreux que s’il cherchait des connaissances, il pouvait toujours pousser les portes de la bibliothèque municipale de Caelum, mais dans un élan charitable Daiya semblait vouloir accueillir ces étranges inconnus. Muette, comme son habitude, Ness’ terminait son gâteau lorsque Destroy mit le feu au parapluie du majordome. Là, la fraise ne put retenir un petit rire et d’un bon gracile quitta son tabouret pour s’éloigner et mieux observer la scène. Il est clair qu’elle ne comptait pas aider pour éteindre ce départ de feu. Elle aurait pu pourtant en faisant appel à Stella, mais il semblait y avoir bien trop de pokémons à son goût dans cet espace et quatre humains ça commençaient déjà à être trop pour elle.
« Ah ! ah ! Quand je te dis que Destroy serait une bien meilleure hôtesse. Chaleureuse et qui ne laisse pas rentrer n’importe qui. Que demander de plus … ? »
Sa réplique, bien qu’elle puisse sembler mauvaise, n’était pas voulue dans ce sens. C’était une petite remarque sans plus qui était en faveur du pokémon insecte. Après tout, voir son quotidien perturbé par tant d’agitation pouvait lui donner un stress considérable. Sans se soucier plus que cela de l’objet en feu, la rouquine alla se laver, puis s’essuyer les mains, elle ne se désintéressait pas de l’affaire, mais je ne trouvais pas d’intérêt à s’en mêler non plus. Si cet inconnu pensait qu’il suffirait de demander poliment des informations pour que la chercheuse en faunes et flores aquatiques lui dévoile ses découvertes, il pouvait se mettre le doigt dans l’œil et l’enfoncer jusqu’au coude. Voyons, Vanessa Tagada n’était pas une « chercheuse » facile ! Les courbettes et les belles paroles ne suffiraient pas à lui faire délier sa langue sur ses dernières trouvailles.
- John Frost
LES SCIENTIFIQUES EN FOLIE !
Feat Daiya et Vanessa
Obtenant l'identité de la propriétaire du laboratoire, John restera silencieux. Une entomologiste ? Sérieusement ? En voilà une découverte intéressante pour le dessinateur. Pour une fois, il remerciera dame nature de l'avoir guidé dans cet endroit riche en propriété intellectuel, comme quoi, la vie pouvait bien réserver de belles surprises... Soudainement envahit par une vague de joie, le gentleman déclinera poliment la proposition d'une collation chaude, dans l'unique but de graver dans son carnet à croquis, la splendide scientifique. Dégainant de manière subtile un crayon affûté à la perfection, il ouvrit son livre à la bonne page et commença méthodiquement à dessiner Dame Daiya. Néanmoins, il fut interrompu dans son rituel, à cause d'un incident peu commun. Sans vraiment sans rendre compte, le majordome vit trop tard qu'un insecte peu commode s'attaqua à son parapluie, malgré le fait que l'outil était imbibé d'eau, cela n’empêchera point les flammes de prendre rapidement l'ascendant. Par réflexe ou plutôt, par mégarde, James lâcha le parapluie en prononçant ses paroles :
«Hooooo !!!! Non !!!» Le visage du vieil homme était accablé par la crainte, la crainte que par sa faute le bâtiment puisse prendre feu. Il tremblait comme une feuille devant l'objet rongé par la nature destructrice du feu.
Heureusement, John n'hésita pas une seconde et sacrifia sa veste pour étouffer les flammes, échappant de justesse à une situation catastrophique. Instantanément, il tournera son regard envers la créature pyromane qui a tenté de mettre le feu à son collègue et marchera tout doucement vers sa position. En temps normal, une personne ordinaire gronderait le dresseur ou le Pokémon en question, mais cela ne fut point le cas pour John. Il voulait surtout admirer la créature ou du moins, la toucher pour la calmer. Sachant pertinemment qu'il pourrait se prendre le retour de bâton, le gentleman offrit son plus beau sourire à la créature, tendant le plus lentement possible sa main vers la bouille de la chenille, en disant sur un ton aussi serein et paisible qu'un court d'eau parcourant une montagne :
"Allons allons... Tu ne devrais pas avoir peur... Nous ne te voulons aucun mal..." Son regard était aussi chaleureux que les flammes d'un brasier. "Voilà un spécimen magnifique... Les pokémons insectes arriveront toujours à me fasciner... Comme tous les autres d'ailleurs... Comparer à nous, les humains..." S'il arrivait plus ou moins à toucher la créature pyromane, John jettera son enthousiasme sur la propriétaire en question. "Excusez-moi, Dame Daiya ! Je voulais tellement vous dessiner dans mon carnet, que j'ai oublié de vous répondre, veuillez excuser mes manières..." Il se racla la gorge pour avoir une voix claire et net. "Je suis venu vous voir dans un seul et unique but... J'aimerais vous aider dans vos recherches." Il reprit son carnet en main. "J'ai parcouru bon nombre de bibliothèques dans de nombreuses régions, mais la paperasse ne peut pas égaler le savoir d'un homme, pour être plus précis..." Fortement gêné parce qu’il allait dire, le faciès du bel homme devint totalement rouge, il ne savait plus dans quelles directions regarder. "J'aimerai devenir votre assistant, si cela ne vous dérange pas..." Malgré cette soudaine déclaration, le visage du dessinateur resta pour le moins totalement neutre.
Surpris par cette révélation, James avait faillit tomber dans les pommes. Son maître devenir un scientifique ? D'ailleurs, en réfléchissant d’avantages, le majordome voyait bien son petit protégé le devenir. Était-ce là une information de la plus haute importance pour son avenir ? Sans aucun doute.
«Maître John... Je...» Ne sachant pas quoi dire, James préféra garder le silence.
Tandis que d'un autre côté, Nova voyant qu'elle n'obtiendra jamais de caresse de la scientifique, se vengera en assenant un coup de griffe bien ajusté sur un des collants argentés de la demoiselle. Et avant de partir en direction de son maître, la petite boule de poile nargua sa victime en tirant la langue, tout en ajoutant un rire malicieux dans sa course effrénée.
- Daiya Deschênes
Les scientifiques en folie
Feat Namjoon
Vanessa ne put retenir un petit rire, tout comme Daiya, lorsque la Pyronille enflamma le parapluie du majordome. Mais la vue des flammes fit bien vite ravaler son sourire à la jeune femme. Elle détestait le feu, et même si le laboratoire était supposé bien isolé, elle était d’avis qu’il valait mieux ne pas faire le test par elle-même. Heureusement – pour le laboratoire et l’entomologiste, pas pour les deux inconnus – John Frost choisit d’éteindre le départ de feu avec sa propre veste. Vanessa, mal à l’aise avec tout ce monde, décida de s’éloigner un peu. La situation devenait de plus en plus ingérable, mais ça avait le mérite d’être hors du commun.
Enfin, tant qu’il n’y avait pas des morts à la fin de la journée, on pourra probablement considérer cela comme une réussite.
Le type s’adressa alors à Destroy. La Pyronille n’était pas méchante, loin de là. Elle détestait juste l’eau. Et le parapluie avait eu la malchance d’être mouillé, puisqu’il avait bien plu dehors toute la nuit et durant les dernières heures. Au moins, maintenant, tout était sec, c’était une bonne nouvelle. Pas vraiment pour le pauvre parapluie, mais pour tout le reste – puisque Destroy n’allait pas faire flamber le laboratoire, finalement.
La vue des flammes avait crispé Daiya, mais elle s’était forcée à rester immobile. C’était toujours son laboratoire, et ce n’était pas la première fois que Destroy essayait de mettre le feu à un objet. Surtout aux bouteilles d’alcool, à vrai dire, mais c’était une autre histoire.
Son assistant ? Bouche bée, Daiya semblait aussi perdue que le majordome. C’était assez étonnant. Le type débarquait d’un seul coup, et il se proposait comme assistant. Surtout que vu sa tête, il avait possiblement le même âge que Daiya et Vanessa, ou à peine moins. Qu’est-ce qu’il y connaissait, en entomologie ? Il semblait sortir d’un autre monde, à vrai dire. Et puis…
Et puis Daiya en avait marre d’être seule. Ça lui pesait, et Vanessa vadrouillait beaucoup, Violet avait son fils à élever, et la secrétaire de Daiya…
Elle s’intéressait plus au maquillage qu’à la scientifique. Mais peu importait. Daiya cligna plusieurs fois des yeux, comme pour être sûre que la demande était réelle. John attendait visiblement une réponse.
« Euh… Eh bien, c’est direct. D’où venez-vous ? Enfin, c’est assez étonnant, même si mon laboratoire commence à être connu, je ne m’attendais pas à une telle demande… »
Mais il avait l’air sincère, et ne plus être seule dans son laboratoire serait sans doute une bonne idée. Peut-être qu’il pourrait forcer la jeune femme à quitter le laboratoire avant minuit, et… Un assistant ne serait probablement pas de trop. Cependant, elle glissa un regard vers son amie, comme pour chercher vers elle une réponse, ou un soutien.
Et elle vit seulement la Zorua de John s’enfuir après avoir déchiré les collants de Vanessa. Bon, niveau destruction, cette Zorua et la Pyronille de Daiya devraient bien s’entendre. Enfin, ce n’était sans doute pas une bonne chose, mais tant pis.
« Enfin, cette requête est pour le moins inhabituelle, alors… Est-ce que vous avez un CV, quelque chose comme ça ? »
Destroy, peu intéressée par la discussion, préféra essayer de s’approcher de Nova. Daiya ne savait pas quoi dire à cet étrange personnage, même s’il semblait sympathique, et attendait toujours une réaction de Vanessa, qui était son amie – et l’entomologiste écoutait toujours les conseils de Vanessa.
- Vanessa Tagada
« Mmh. Vanessa Tagada, enchantée Monsieur Frost. »
Le visage de la jeune femme était serein bien que glacial. Elle adressait au postulant une poignée de main professionnelle et un bref signe de tête à son accompagnant, James. La scientifique poursuivit d’un ton neutre.
« J’interviens par moment dans les recherches de Madame Deschênes et j’effectue quelques recherches sur la biodiversité marine de Nérova. »
Une fois la main de l’inconnu serrée, elle reprenait sa pose, imperturbable et d’un sérieux presque intimidant. Ness’ hésitait tout en jaugeant l’homme qu’elle avait en face d’elle. Daiya venait de vivre une perte difficile et travailler seule n’était pas une bonne idée. L’amie aurait préféré qu’elle prenne du temps pour elle, qu’elle visite, qu’elle aille sur le terrain pour observer les pokémons insectes plutôt que de rester ici à travailler. Hélas, il fallait bien que quelqu’un fasse rentrer l’oseille et si elle était seule, hormis elle, qui d’autre pouvait faire cela ? Vanessa ne pouvait pas compter sur la présence de cette secrétaire stéréotypée… Vanessa ne connaissait pas bien l’entourage de Daiya et elle s’en mordillait l’intérieur de la lèvre. Elle n’était pas certaine que la présence d’un homme dans le labo’, surtout suite à la mort de son conjoint, était une bonne idée, mais rester seule était un plan bien plus catastrophique. La rouquine aurait pu rester si son nouvel emploi sur l’Azurill n’était pas son tremplin vers une carrière de chercheuse de renom. Bref, les jours en mer, sans réseau, n’allaient pas l’aider à soutenir son amie dans cette épreuve difficile. Oui … mais… L’esprit méfiant de la Tagada revenait au triple galop. Qui pouvait assurer que cet homme venu d’on ne sait où, enfin pas vraiment, Ness’ avait son idée sur la question… N’était pas un espion qui venait piquer quelques recherches précieuses pour les vendre, les donner aux pirates ou pire encore ?! C’est quelques semaines auprès du Capitaine @Adam Smith la rendait presque encore plus méfiante que d’ordinaire avec les étrangers. Ness’ adorait sa région, elle luttait activement contre les braconniers et autres pilleurs de ressources, alors ce John avait tout intérêt à lui prouver qu’il était aussi blanc que la neige.
« Monsieur Frost, vous n’êtes pas d’ici n’est-ce pas ? Vous avez un accent… Celui de Johto si je ne fais pas fausse route. J’ai quelques bons amis de cette région. Qu’est-ce qui vous amène à Nérova ? »
- John Frost
LES SCIENTIFIQUES EN FOLIE !
Feat Daiya et Vanessa
John savait pertinemment que sa proposition en étonnerait plus d'un, mais il ne s'attendait pas, pour le moins du monde, qu'on lui demanderait son parcours professionnel. Un CV ? Une chose que le jeune homme n'a point en poche, car vingt ans de sa misérable existence furent anéantie entre les murs d'un sublime manoir. Puis, les sept dernières années de sa vie étaient plus comme un long voyage pour rattraper le temps perdu. Au départ, il n'avait guère l'envie de croupir dans un endroit pour gagner de l'argent, non... Il cherchait simplement à parcourir ce monde, dévorer chaque connaissance, chaque secret que pouvait abriter une région, avant de finir sa route dans ce laboratoire. À ce moment précis, John était vraiment perdu, que devait-il répondre à la scientifique ? La moindre bourde, la moindre maladresse pourrait lui coûter son futur emploi. Sa confiance légendaire en prie un coup... Terminant sa clope, John l'écrasa contre le plat de sa chaussure et le jeta dans la poubelle la plus proche. Son majordome, inquiet de la situation, vint l'épauler dans sa quête, une nouvelle fois :
«Madame Daiya, je suis contraint de vous dire que Maître John n'a encore jamais travaillé...» Il prit une grande inspiration. «Néanmoins, je peux vous affirmer qu'il est loin d'être incompétent, étant son majordome, je peux vous dire que son savoir est très développé et que vous risquez en cas de refus, de perdre une personne exceptionnelle dans ce laboratoire.» Il remit ses lunettes en place, prenant la pose basique du gentil homme.
Le soutien inopiné du vieil homme prit littéralement John au dépourvu, à un point, qu'il ne savait plus où ce mettre. On pourrait croire que cette intervention puisse froisser l’orgueil du noble, mais que nenni, il prit surtout cela comme une preuve de respect mutuel, comme le ferait un véritable père, par amour pour son fils. D'ailleurs, prendre la parole aurait pu être une possibilité, si la belle demoiselle aux cheveux flamboyant ne s'était point aussitôt présenté. Cette sublime créature se nommait «Vanessa Tagada» un nom bien atypique par rapport à sa région natale. Toutefois, il était tout aussi intéressé par ses recherches... Le monde marin, un biome infini où d’innombrables créatures se cachent dans l'obscurité des abysses, un monde fascinant et à la fois terrifiant. Pour une fois, John se sentait chanceux de tomber nez à nez sur deux perles du savoir. Rien qu'à l'idée d'être formé par l'une d'elle, intérieurement, cela fit trembler son côté homme de science. Il réagira avec la plus grande sympathie, quand il vit la demoiselle tendre une poignée. Sans réfléchir, il serra délicatement cette douce main, avec un grand équilibre dans sa force, adressant au même moment un sourire chaleureux.
"Enchanté Dame Tagada, c'est un plaisir de faire votre connaissance." Il braqua son attention sur le collant récemment abîmer par son Pokémon. "En effet, comme vous avez pu le constater, je viens de la région de Johto, et ma venue ici n'est que pur hasard... Puis, je tiens personnellement à m'excuser pour les bêtises de Nova... Si, cela ne vous dérange pas, j'aimerais me racheter en vous offrant une nouvelle paire de collants, lorsque la pluie aura cessée." Une fois la poignée de main conclue, le dessinateur marcha dans la direction de la propriétaire du labo. En priorité, John voulait prouver sa valeur à sa future patronne, et de se fait, il opta tout simplement sur la qualité professionnelle de ses dessins. "Dame Daiya, je vous en prie, approchez..." Il ouvrit son livre sur une de ses plus belles trouvaille, une œuvre remarquable prise sur le moment même, comme par exemple : un papillusion entrain de butiner une fleure.
Pendant ce temps, on pouvait voir la petite boule de poile jouer avec son nouveau camarade de jeu. Et un peu taquine sur les bords, la renarde tapotait la chenille avec le bout de son museau, avant de se rouler par terre en remuant la queue.
- Daiya Deschênes
Les scientifiques en folie
Feat Namjoon
Daiya avait besoin du soutien de Vanessa. Enfin, le type sortait de nulle part pour proposer de devenir assistant alors qu’il n’avait jamais travaillé en laboratoire. Même s’il fallait bien commencer quelque part, c’était tout de même étonnant. Quel Bombydou l’avait piqué ? Surtout que de l’autre côté de la pièce, la Zorua était occupée à faire de la découpe sur les collants de la chercheuse, qui semblait loin d’être ravie. Ce pokémon était particulièrement agité… Heureusement, il y avait une cour intérieure, où elle pourrait se dépenser – dans le cas où Daiya acceptait la proposition, ce qui n’était pas encore certain. Elle devait bien entendu y réfléchir un peu. Ce n’était pas anodin, pas comme choisir entre un café ou un cappuccino.
La chercheuse s’approcha à nouveau. Daiya attendait, elle avait besoin d’elle. Elle ne savait même pas pourquoi. Elle cherchait seulement l’approbation de son amie, l’une de ses seules amies d’ailleurs – hormis Violet, mais la femme rousse était pas mal occupée de son côté aussi. Vanessa jaugeait John Frost et son majordome d’un air méfiant. Ne lui faisait-elle pas confiance ?
Et s’il venait faire cramer le laboratoire ? On ne savait jamais ce qui pouvait passer par l’esprit des autres. Non, c’était assez improbable. C’était peut-être bizarre de penser à ce genre de menace en priorité. Enfin avec Destroy, c’était normal de se poser la question.
Vanessa avait reconnu l’accent de Johto. C’était vrai qu’il avait un léger accent, mais Daiya n’y avait guère fait attention. Enfin, il pouvait venir d’où il voulait, ça n’y changeait pas grand chose. Et la femme ne connaissait pas du tout les accents des autres régions. Elle n’avait jamais fait très attention à tout cela. Les gens ne choisissaient pas leur naissance. C’était bien dommage d’ailleurs.
Daiya n’aurait probablement rien changé, de toute façon. Sa mère n’avait pas été très présente, mais au moins son enfance avait été heureuse.
Puis ce fut au tour du majordome de prendre la parole. Il était resté silencieux jusqu’à maintenant, mais voilà qu’il se mit à vanter les talents de son protégé. Donc le type n’avait jamais travaillé. Il devait être blindé de thunes, pour vivre tranquillement sans avoir besoin de travailler. Daiya se demandait pourquoi soudainement il en avait envie. Quoique… Elle aimait ce qu’elle faisait, alors pour elle, ce n’était pas une corvée. Peut-être que lui aussi recherchait ce genre de trucs.
Après tout, quelle importance ? La Zorua et Destroy semblaient bien s’entendre. La Pyronille était trop lente pour répliquer vraiment, mais bientôt, elle serait une magnifique Pyrax. Personne ne pourrait la concurrencer.
Daiya s’approcha du dessin d’un Insecte. Il avait du talent, il fallait le reconnaître – pas besoin d’avoir fait de longues études pour dessiner, il suffisait d’être passionné et observateur. Ce que peu de personnes pouvaient se vanter d’être, mais c’était une autre histoire. John avait du talent.
« Je… Je reconnais que vous avez du talent. Aimez-vous les pokémons Insectes ? Enfin, j’imagine que vous ne venez pas dans un laboratoire entomologiste pour étudier les arbres, mais je consacre ma vie aux Insectes. Je crois que nous pourrions essayer une collaboration, au moins pour quelques temps… »
Daiya était un peu perdue et ne savait pas trop quoi lui dire. Elle avait bien envie d’essayer, pour ne plus être seule. Elle avait surtout peur que John découvre ses faiblesses et décide de partir. Elle ne devait pas s’attacher, elle ne s’en donnait pas le droit. La scientifique avait bien trop souffert. Elle lorgna ensuite les collants de son amie.
« Enfin, si votre Zorua ne fait pas de la découpe sur mes tissus, plaisanta-t-elle. Je travaille sur la soie des pokémons chenilles. »
Pour l’instant. Car elle avait bien d’autres projets ! Notamment étudier certains pokémons qui ne partageaient pas les caractéristiques des autres pokémons Insectes, et qui pourtant en faisaient partie – comme Caratroc et Pomdepik. Et puis découvrir de nouvelles espèces, de nouveaux double-types. Elle était certaine qu’il y avait encore beaucoup à découvrir !
- Vanessa Tagada
« Oui. Il pourrait peut-être apporter une aide précieuse pour illustrer la thèse sur laquelle tu travailles Daiya, non ? Voir même pour compléter tes archives sur les pokémons insectes. Il faut dire que tu n’es pas très bonne en photos, ne le prend pas mal… Mais l’angle n’est parfois pas avantageux pour tes modèles, parfois, c’est flou ou pire encore, on voit un bout de tes doigts… »
Ness’ grimaçait. Elle n’avait pas envie de froisser son amie, mais elle ne pouvait pas non plus s’empêcher de révéler une vérité, qui à ses yeux, était comme un argument pour embaucher cet homme.
« Un poste d’intermittent ou de consultant peut-être…»
L’humour de sa consœur fit sourire la biologiste marine, qui voyant que l’entretien semblait sur de bonnes voies, invita le majordome à aller se détendre dans le hall auprès de l’hôtesse d’accueil. Après tout, ils n’avaient pas besoin de lui ici et il était préférable de ne pas gaspiller l’espace du laboratoire. Une fois qu’elle eut terminé de l’installer et de lui trouver quelques activités pour l’occuper, elle revient au labo et farfouilla dans son sac pour en sortir une pochette de frai. À l’intérieur de celle-ci, Ness’ avait quelques résidus des végétaux qu’elle avait trouvés sur l’île maudite, ainsi que quelques autres provenant de la forêt éternelle d’Ilmerny. La chercheuse enfila ses gants blancs et vint apporter les précieux échantillons au duo.
« Tenez, nous allons tester un peu vos connaissances Monsieur Frost ! Voici quelques échantillons de mes dernières excursions. Ceux-ci proviennent d’un biome forestier constamment en période glaciaire et ceux-ci viennent d’un biome sauvage et tempéré où les pokémons sont les principaux habitants et particulièrement ceux de type poison. Par quoi voulez-vous commencer ? Il faut préparer les échantillons tests, les étiqueter, etc… À moins que tu souhaites d’abord nous montrer tes travaux, Daiya ? »
Sa pochette de frai en main, Vanessa se tournait vers sa consœur scientifique en attendant de savoir par quoi celle-ci souhaitait commencer. Après tout, c’était son laboratoire…
- John Frost
LES SCIENTIFIQUES EN FOLIE !
Feat Daiya et Vanessa
Heureusement, son talent inné dans le dessin semblait avoir fait l'unanimité auprès du duo scientifique. Quant à la question de sa future patronne, le jeune homme avait plutôt une préférence pour le type ténèbres, mais cela ne l’empêcha guère de vouloir collaborer avec elle. Le savoir est une base fondamentale qui peut être transmis à tout le monde, et aucunement, il ne voulait passer outre ces informations. Puis, en ce qui concerne la petite blague sur son Pokémon, il ne put s’empêcher de passer sa main droite dans sa chevelure, fermant les yeux et baissant la tête en signe de profond embarras. En toute honnêteté, il aurait aimé qu'aucun incident ne se produise maintenant, cette petite erreur aurait pu lui coûter très cher dans son admission... Néanmoins, rien de tout cela ne se produisit, bien heureusement. Puis, voulant engager la conversation, le dessinateur garda les yeux fermer, souriant de bon cœur suite à son recrutement :
"Je suis sincèrement ravie de pouvoir travailler avec vous..." Il inclina une nouvelle fois sa tête, avant de reprendre la parole. "Pour être honnête, dame Daiya, je ne suis pas un adorateur des Pokémons insecte, mais rien ne m’empêche de voir en eux une forme de liberté incroyable." Il haussa soudainement un sourcil, quand il entendit le travail en cours de la scientifique. "Vous travaillez sur de la soie ? Intéressant..."
«Non mais... Mademoiselle Tagada... Mais, que faîtes-vous...? Maître John, à l'aide !»
Très calme, le dessinateur se contenta juste de lui annoncer assez sereinement, ceci :
"On se voit plus tard, James, n'ayez crainte..."
Contre toute attente, le majordome fut gentiment renvoyé dans la salle d'accueil par la demoiselle. Il n'avait même pas eu le temps de comprendre la situation, qu'on le dégagea de la salle, lui qui voulait entendre tout le débat scientifique, le voilà comme un idiot assis sur une chaise, regardant fixement l'horloge d'un air triste. Du moins, James était rassuré pour la mise à l’embauche officielle de son petit chérubin. Une larme à l’œil arriva à s'échapper de sa paupière gauche, il était vraiment fier de lui, fier d'avoir pu contempler l'évolution du jeune maître. Alors qu'il pleurait à chaude larmes, le vieil homme sentait une étrange présence dans la pièce en train de l'épier...
Revenons à nos Wattouat...
Lors de son retour, la scientifique flamboyante sortit rapidement de son sacs des échantillons prélever lors de ses dernières expéditions, invitant John à démontrer sa connaissance en donnant le nom exacte des végétaux en question. Joueur, le noble accepta le défis sans hésiter et se mit en position de l'homme penseur, il n'avait pas le droit à l'erreur...
"Hum... Je dirais que la plante provenant du biome arctique serait de l'Aconit... Puis, en ce qui concerne l'autre pour les Pokémons poison... Je dirais que c'est une Aubépine, me suis-je trompé quelque part ?" Proclama fièrement le noble, en attendant avec impatience la décision de sa patronne.
- Daiya Deschênes
Les scientifiques en folie
Feat Namjoon
Daiya grimaça. Elle était loin d’être une bonne photographe, au contraire. Vanessa avait totalement raison, et la plupart des photos de Daiya étaient floues. Mais ce n’était pas sa faute, si ses mains tremblaient ! D’ailleurs, ce n’était pas non plus sa faute si ses doigts venaient constamment se mettre devant l’objectif. Enfin, jusqu’à maintenant, sa thèse sur l’évolution de l’ordre des Lépidoptères manquait cruellement de photos, et l’entomologiste n’était pas la plus douée pour en prendre. Et puis des schémas aussi ; Daiya ne dessinait pas exceptionnellement bien, même si elle avait quelques bases, avoir un vrai dessinateur pouvait être fort utile.
De ce point de vue, c’était vrai qu’un assistant pouvait être utile. Surtout s’il s’intéressait aux pokémons Insecte. Et il ne semblait pas être un mauvais type, juste un étrange personnage qui n’avait pas vraiment connu la vie en société. Mais ça, on ne pouvait pas lui reprocher.
Vanessa fit sortir le majordome de la pièce, et Daiya dut s’empêcher de rire. Elle reconnaissait bien là son amie, qui n’aimait pas se sentir à l’étroit, coincée avec autant de monde. Vanessa était une créature assez solitaire et asociale, et Daiya la laissa faire. Majordome ou pas, ça ne changeait pas grand chose.
La chercheuse en biologie marine revint et présenta des plantes à John Frost. Daiya ne s’y connaissait pas tant que ça en plantes, hormis celles qui étaient des plantes nourricières des pokémons chenilles. Mais Daiya avait étudié un peu les écosystèmes arctiques, dans l’espoir de découvrir une nouvelle espèce appartenant à cet ordre de pokémons. Un nouvel Insecte dans les montagnes, vivant dans la neige. Ce serait si excitant d’être à l’origine d’une telle découverte !
Elle écouta donc les réponses tout en observant elle aussi les feuilles rapportées des excursions. Il semblait avoir vu juste. L’homme semblait être cultivé, et s’intéresser à beaucoup de choses, même s’il n’était pas forcément un fan absolu de pokémons Insectes comme l’était l’entomologiste.
« En effet, il me semble bien que celle-ci soit une Aconitum napellus. J’ai oublié le nom exact de cette espèce d’aubépine, mais les Aspicots en sont friands. »
Les Aspicots, et d’autres pokémons de type Poison. Mais Daiya ne connaissait guère les autres pokémons, du moins ceux qui n’étaient pas des Insectes. Enfin, elle les avait un peu étudiés lors de ses années en master, évidemment, mais ne s’était guère penchée dessus. Elle s’était rapidement spécialisée en entomologie, après tout.
Daiya présenta donc ses propres échantillons de soie. Destroy, la Pyronille, était très fière de contribuer à ces expériences.
« Je produis donc de la soie, grâce à mes chenilles… Celle produite par Destroy résiste parfaitement aux flammes, et je suis financée pour mener des expériences sur cette soie, et à terme, pour fabriquer des uniformes ou des isolants résistant aux incendies. »
Vanessa comprendrait sans doute la raison qui poussait Daiya à travailler sur ce genre de produits. Après l’incendie qui avait ravagé sa vie et tout détruit, il était normal pour elle qu’elle travaille sur des moyens d’empêcher ça de se reproduire. Et elle comptait bien y parvenir. Pour elle, c’était trop tard, mais il y avait peut-être d’autres familles à sauver.
Elle tendit donc les soies à l’homme aux cheveux noirs. S’il était intéressé par tout ça, pourquoi pas ? Après tout, Daiya ne perdait rien à l’engager, puisque ce serait un gain de temps, et d’argent au final.
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