Une Histoire d'Apitrini - Mission Clara & Paul

J'ai reçu la petite notification sur mon NerovID quasiment à l'instant même où je suis arrivé à Tervilna. Le jour de mon arrivée sur Galar, je m'étais inscrit comme volontaire pour aider les rangers de la région à régler quelques petits ennuis mineurs. Je consulte alors mon petit appareil afin de prendre connaissance des informations qui me sont transmises.

Un particulier qui a besoin d'être libéré du nid d'Apitrini qui l'importune ? Pas un trop gros soucis. Devoir le relocaliser risque cependant d'être une autre paire de manches, surtout s'il contient une Apireine énervée. Enfin bon, fort heureusement, je ne serai pas le seul à devoir gérer ça. J'ai été informé qu'un autre dresseur avait également été mis sur le coup et que nous devions faire équipe.

Je ne m'étais à la base rendu à Tervilna que pour participer au concours de capture de pokémon qui devait se dérouler quelques jours plus tard, à l'occasion d'Halloween. L'événement avait l'air de beaucoup faire parler, c'est donc tout naturellement que je me suis rendu sur place : je devais voir ça de mes yeux et, si possible, y participer. Un petit peu de compétition ne fait jamais de mal à personne.

En arrivant sur les lieux, la maison de la personne dont le jardin est colonisée par les pokémons insectes, je me rends compte qu'une autre personne est déjà en train de discuter avec l'homme. De dos, je ne reconnais pas du tout sa silhouette féminine immédiatement et me rapproche du duo en plein dialogue sans savoir que je connais déjà ma future partenaire. Je prends la parole pour les saluer, et interpeller l'autre volontaire.

J'espère qu'elle a de bonne idées pour résoudre la situation, car je dois bien avouer que ce n'est pas du tout mon cas.

Je cille plusieurs fois des paupières en reconnaissant directement celle qui sera ma partenaire pour résoudre ce problème d'abeilles. Difficile de réprimer un sourire en revoyant la jolie demoiselle du Manoir de l'Île Maudite. Jodie semble elle aussi reconnaître la Mimiqui et sa dresseuse rencontrées à peine quelques jours plus tôt.

Mon Osselait se gratte d'ailleurs un peu le crâne avec son os, comme elle le fait de plus en plus régulièrement depuis cette soirée aventureuse pendant laquelle j'ai capturé mon Spiritomb. Une habitude qu'elle a prise sur cette île hantée et qu'elle n'a jamais abandonné depuis, sans que je ne sache réellement pourquoi. Mais ça a l'air de lui plaire, alors...

Le monde est petit dirait-on. L'homme harcelé par les Apitrini rentre chez lui après m'avoir salué. Je m'approche un peu plus de la jolie demoiselle de Galar en passant ma main dans mes cheveux comme pour les remettre en place. C'est la première fois que je la vois en pleine journée, et mes premières impressions de l'autre nuit ne font que se confirmer.

Sur ces mots, je vais faire un peu le tour de la maison, pour aller observer le fameux nid. En gardant mes distances évidemment. En jetant un œil sur le jardin du propriétaire et sur les environs, je réfléchis à un moyen de procéder. Aucune de mes idées ne me semble cependant aussi séduisante que Clara.

Bref, je ne suis pas censé être là pour penser à ce genre de choses. Ce problème de nid ne va pas se résoudre tout seul. Un peu plus loin, Jodie fait quelques signes à Chanel, comme pour jouer avec. J'en profite pour faire sortir Luke de sa pokéball : son odorat me sera peut-être utile.

Luke se met alors à renifler le jardin, les alentours du nid, et même un peu la maison. Avec un peu de chance, il nous révélera quelque chose d'intéressant.

Une fois que Luke a terminé d'inspecter l'endroit, il nous revient la queue entre les jambes, visiblement incapable de nous mettre sur une piste. Peut-être que ce qui a poussé toutes ces abeilles à s'installer dans le coin n'a rien avoir avec l'odeur ou la nourriture. Je secoue négativement de la tête pour répondre à la brune. Cette fois-ci, mon Absol n'apporte aucune nouvelle, ni bon ni mauvais présage.

Alors que je fais revenir Luke dans sa pokéball, Clara prend à son tour la parole pour proposer une idée. Je l'écoute en acquiesçant du chef, opinant successivement aux deux parties de son argument. Avant de répondre, je jette un coup d'oeil à la Mimiqui dont elle me vante les talents de séductrice.

J'esquisse un sourire à l'idée de la demoiselle. Si elle me charmait pour m'attirer plus loin, ça fonctionnerait. Alors après tout, pourquoi ça ne marcherait pas avec un pokémon insecte ? Ça valait le coup d'essayer.

Je fais signe à Jodie de revenir vers nous, pour laisser la Chanel et sa dresseuse se préparer pour leur petit tour. Alors que mon Osselait revient vers moi en frottant de nouveau son os sur son crâne, une idée me frappe soudainement. Je redresse la tête vers la nid, véritablement collé au mur de la maison et abrité sous le bout de toit qui déborde du mur.

Je me sens un peu bête de ne pas y avoir pensé plus tôt : une ruche plus chaude, ce sont évidemment des ouvrières qui travaillent plus longtemps et plus efficacement. Si l'on veut pouvoir relocaliser le nid sans trop de risques, et sans que les Apitrini ne se déplacent à nouveau par eux-même, il nous faudra les installer dans des conditions similaires.

Quelle bonne idée ils ont de nous mettre par duo sur ce genre de missions. C'est véritablement le travail d'équipe qui permet d'avancer. Et qui permet également de diviser les tâches en cas de besoin. Même si je ne suis pas sûr que ce soit bien nécessaire ici : rien ne presse, on peut se permettre de perdre quelques minutes.

J'esquisse un sourire alors qu'elle m'emboîte le pas, finissant même par me dépasser et mener la marche vers... vers quoi d'ailleurs ? Clara vire son Motisma de son téléphone et lui intime l'ordre d'aller chercher un nouveau lieu qui correspondrait à ce qu'on recherche pour les Apitrini, mais je ne suis pas sûr de savoir quoi faire en attendant son retour.

Je dois bien avouer que je connais mal la ville et ses alentours - tout comme l'entièreté de la région de Nérova. Je ne sais donc pas trop ce qui pourrait leur convenir aux alentours. Peut-être qu'une vieille usine ou quelque chose du genre pourrait convenir. Un bâtiment abandonné qui les protégerait et où des humains ne risqueraient pas trop de s'aventurer, quoi.

Je tente une proposition, pas sûr de moi. Un endroit à l'abri mais non chauffé ne leur suffira peut-être pas... Mais bon, en l'attente du Motisma, je n'ai pas de solution merveilleuse sous la main.

Je prends la parole tandis que nous continuons de déambuler tous les deux. Je n'oublie pas de regarder de temps à autre autour de moi dans le cas où j'apercevrais un coin qui irait pour le nid, mais autant passer le temps de manière agréable.

Et il n'y avait à cet instant pas grand chose de plus agréable que la compagnie de la jeune femme qui marche deux pas devant moi. On ne se connait pas encore très bien, alors autant pallier à ça en discutant tranquillement. Du peu que j'en ai vu jusque là, elle a l'air d'avoir de la conversation, on ne risque donc pas de s'ennuyer.

Une question que je me pose à moi-même tandis que je la prononce à haute voix. Je ne suis pas sûr de savoir quoi faire de mes journées à Galar, et cela fait tout de même presque un mois que j'ai débarqué sur l'île.

Tout en marchant, je jette un coup d'oeil en direction du ciel, pour vérifier que le ciel ne commence pas à décliner. Nous avons encore le temps, mais il vaudrait peut-être mieux en finir avant la tombée de la nuit.

L'argent ? Eh bien au moins, elle est honnête ! Je dois cependant avouer que c'est également la raison pour laquelle je m'étais inscrit comme volontaire au départ. La générosité gratuite ça ne remplit pas l'assiette, ni le vendre de mes pokémons.

En effet mon Spiritomb était loin d'être un mauvais bougre. Bien qu'il ait collé une petite frayeur à ma collègue du jour l'autre fois, il se comporte comme un charme désormais. Comme beaucoup de pokémons, et en particulier les spectres, il suffit de prendre bien soin de lui pour que son comportement soit irréprochable.

Après quelques instants, elle me propose que nous nous rendions en direction d'une forêt qui se trouve non loin. Il est vrai qu'il s'agit de la place des insectes, après tout ! J'opine, et nous bifurquons tranquillement en direction des bois. L'occasion de recommencer à bavarder avec la jolie Galarienne.

Tandis que nous marchons en direction de la forêt, en attendant toujours le retour du Mostima qui je l'espère ne s'est pas perdu, nous croisons de temps à autre quelques pokémons sauvages. Jodie s'amuse parfois un peu avec eux, avant de reprendre sa route et de nous rattraper.

Sans parler d'inquiétude ou de peur, il y a tout de même une pointe d'appréhension dans ma voix. Je ne sais pas si Clara est préparée à se faire attaquer par des dizaines d'insectes, mais moi je ne le suis certainement pas.

La demoiselle ne semble pas trop s'inquiéter. À la voir ainsi, je pourrais presque croire qu'elle est simplement en balade, en train de se promener sur un chemin menant à la forêt avec ses pokémon. Toute ingénue, presque guillerette et naïve dans la lueur du soleil, j'ai l'impression d'avoir en face de moi la muse ayant servi d'inspiration pour une peinture impressionniste.

Alors qu'elle me parle des concours qu'elle aimerait essayer de passer, puis que son Motisma revient et nous transmet les informations qu'il a réussi à recueillir, il me faut quelques longues secondes pour détacher mon regard de Clara et de l'oeuvre que j'ai l'impression qu'elle représente en cet instant. Mais à quoi je pense moi encore... C'est pas le moment. Bref.

L'idée me semble bonne. Dans une caverne, ils seront à l'abri des intempéries et du froid, et rien ne les empêchera d'aller se déplacer ailleurs une fois que les beaux jours reviendront. Même la nourriture ne leur manquera pas, de nombreuses plantes poussant aux abords des falaises et autres sentiers montagneux.

J'opine donc pour moi-même, avant de faire part de mes réflexions à la brune à mes côtés. Je ralentis le pas, jusqu'à m'arrêter et me retourner pour regarder dans la direction de la maison et de la ville que nous venons de laisser derrière nous. Je passe de nouveau une main dans mes cheveux, pensif.

Comme pour appuyer mes propos, je fais signe à Jodie de revenir vers moi et je repars tranquillement en direction de l'importun nid d'insectes, en m'assurant évidemment que Clara continue à me suivre. Il serait dommage que l'on se sépare maintenant.

Plus j'écoute l'idée de la brune, et plus je me demande où est-ce qu'elle va chercher tout ça. Et pourtant, son plan digne de la solution d'une énigme de jeu vidéo pourrait bien fonctionner, avec un peu de chance. J'acquiesce donc à ses propositions, un sourire amusé aux lèvres.

Tandis que nous arrivons tranquillement devant la maison à libérer des envahisseurs jaunes et noirs, il devient temps de mettre le temps de ma partenaire à exécution. Tout d'abord, je vais emprunter une brouette que le propriétaire garde dans une petite dépendance au fond de son jardin : cela servira à Clara lorsqu'elle voudra déplacer le nid. Pour ma part, je vais m'installer un peu plus loin, sans savoir quelle sera la réaction des insectes.

Je donne quelques baies à Jodie, avant de libérer mon Absol et mon Spiritomb, pour leur en donner deux ou trois chacun également. J'en garde pour ma part la majorité dans mon sac ou entre mes mains, prêt à attirer les Apitrini dans ma direction.

Les pokémons abeilles me fonceront-ils dessus férocement, énervés de voir leur nid ainsi perturbés ? Ou accepteront-ils de me suivre sagement, mangeant quelques baies de temps à autre tandis que nous les relocalisons ailleurs ?

J'espère évidemment que le deuxième cas de figure se présentera à moi, mais difficile de prévoir à l'avance ce qu'il se passera. Je regarde le nid à quelques mètres de moi avec pas mal d'appréhension dans le regard.

En plus de faire une paire de mains en plus pour porter des baies à mes côtés et servir d'appât géant à la colonie, Chanel sera peut-être capable de charmer quelque peu l'Apireine pour qu'on se la mette dans la poche.

Allez. Je n'ai plus qu'à espérer de m'en sortir avec une réussite et le moins de piqûres possibles.

Si tout se passe bien, comme prévu et sans accroc, c'est évidemment toujours trop beau, et simple. Il ne faut que quelques secondes à la Plumeline pour s'attirer les foudres de la ruche entière, à commencer par l'Apireine bien décidée à défendre son territoire et sa colonie.

Visiblement hors d'elle, elle se met non seulement à pourchasser mon acolyte, mais semble également entraîner toute la ruche vers elle. Ce sont donc un bon paquet d'Apitrini qui prennent Clara et sa Plumeline en chasse. Il me faut un instant pour réagir et adapter notre plan, distribuant mes ordres aux pokémons m'entourant tout en démarrant une course vers la brouette.

Je garde mon Spiritomb avec moi, ramassant la Clé de Voûte dont il émane pour le porter et le déplacer plus rapidement. Une fois arrivé à proximité au niveau du nid, je tire dessus du mieux que je peux pour essayer de le décrocher, mais la chose est bien plus résistante qu'il n'y parait.

Par chance, mon Spiritomb m'aide avec son Ombre Portée à laquelle il donne une forme de main griffue pour tirer avec sur le nid. À force d'efforts et de persévérance, nous commençons à entendre les légers craquements indiquant nous sommes sur la bonne voie. C'est en redoublant d'efforts que nous parvenons enfin à libérer la maison du joug de ce nid.

Je marmonne pour moi-même : le temps de le déposer dans la brouette, cependant, nous avons déjà deux ou trois minutes de retard, et Clara et ses poursuivants ont déjà pris quelques centaines de mètres d'avance sur nous.

En soupirant, j'empoigne la brouette et me met à courir en la poussant, un nid et mon pokémon à l'intérieur. Eh bien sachez que cette simple est bien plus compliquée qu'il n'y paraît. Le plus dur, en courant avec une brouette, n'est pas de la faire avancer vite, mais de la faire avancer droit. Dès lors que les poignées sont inclinées, la brouette part dans tous les sens, tantôt à droite, tantôt à gauche, rendant la progression particulièrement ardue.

Mais dans l'ensemble ça va. Et ma situation n'est pas autant à plaindre que celle de Clara qui, la pauvre, se fait courser par des pokémons énervés. Difficile de la rattraper, elle qui doit littéralement courir pour sa vie, mais au moins je parviens à garder la distance. Le truc, c'est que je ne sais pas ce qu'elle fera si elle arrive aux falaises avant moi... Et il n'y a pas l'air d'y avoir de raccourci, c'est le principe d'une falaise.

Eh, franchement, cette histoire d'Apitrini me fatigue. Le problème ne vient pas de la solution proposée et en train d'être réalisée, mais de la mission à l'origine de tout ça. Se sont-ils vraiment dit que deux inconnus allaient pouvoir relocaliser ainsi toute une ruche et la colonie qui l'habite en un claquement de doigts ? Bon, nous on va y arriver mais d'autres auraient pu échouer !

Est-ce parce qu'ils sous-estiment le danger potentiel de la chose ou parce que les rangers sont débordés ailleurs que cette mission est ainsi confiée à des gens qui n'ont jamais été entraînés pour ce genre de situation ? Parce que je n'ai jamais vu de ranger pousser une brouette en courant sur un chemin sinueux jonché de gravillons sur lesquels glissent les roues, tout en devant poursuivre toute une colonie de pokémons insectes en train de poursuivre sa partenaire.

Et tout ça sans se perdre. Les suivre était peut-être chose aisée lorsqu'il me suffisait d'aller en ligne droite dans la campagne Tervilnaise en les gardant dans mes champs de vision, mais les choses se sont compliquées à mesure que nous nous approchions des falaises et de leurs alentours.

L'avantage, c'est que ça voulait dire qu'on allait dans la bonne direction. La mauvaise nouvelle, c'est qu'à cause des petits chemins et de la végétation, je ne sais pas si je suis encore bien sur leur piste et encore moins combien de retard j'ai.

Je souffle ces quelques mots entre deux respirations, qui commencent d'ailleurs à se faire compliquées, l'effort maintenu pesant sur mon corps pas si bien entraîné. Je ne m'attends évidemment pas à une réponse, je ne suis d'ailleurs moi-même pas sûr de pourquoi j'ai parlé au lieu de continuer à me concentrer sur ma course et mon souffle.

Mais mon Spiritomb semble se décider à me répondre : il émerge de sa Clé de Voûte posée dans la brouette, et se tord dans une direction. Il me faut un instant pour comprendre qu'il m'indique vers où aller, comme s'il ressentait quelque chose. Je ne sais pas ce qui l'attire : je sais que les pokémon spectres peuvent être attirés par la peur, mais pas par les insectes. Peut-être ressent-il la peur ou la détresse de Clara ?

Quoi qu'il en soit, son aide m'est précieuse et je me précipite dans la direction qu'il indique. Et il ne faut en effet pas bien longtemps pour que j'arrive à proximité de mon objectif, la falaise. Un soupire de soulagement s'échappe de mes lèvres, mais je ne peux pas encore m'arrêter : au lieu j'aperçois enfin la jeune femme brune et ses abeilles. Mais... C'est elle qui les pourchasse ? Eh j'comprends plus rien.

Je ralentis un peu en m'approchant de la demoiselle, soulagé qu'elle s'en soit sortie indemne, mais continue mon avancée vers une grotte. Essoufflé, ma respiration est rapide tandis que je pénètre dans la première grotte qui nous tend les bras. Quelques pas plus tard, je sors mon NerovID pour éclairer les parois.

L'endroit à l'air satisfaisant, il ne reste plus qu'à accrocher le nid et laisser les insectes en paix. Mais pour le moment, je m'adosse en soufflant contre la paroi de la grotte, pour calmer un peu ma respiration légèrement haletante et mon rythme cardiaque. Je jette également un oeil à Clara, pour m'assurer qu'elle aille bien.

Clara a l'air d'aller bien, et ses pokémons aussi. Jodie, que j'avais envoyé avec elle, également par extension. De bonnes nouvelles, c'est un soulagement. Ça ne s'est pas si mal passé que ça, au final. On s'en est plutôt bien sortis tous les deux, même si on n'a pas réfléchi à tout et qu'on a failli se faire avoir par tous les imprévus qu'on a rencontrés.

Mais nous voilà dans cette caverne. Avec une ruche vide sur les bras et une colonie de pokémons abeilles qui vont finir par se mettre en colère pour de vrai si on ne leur rend pas vite un chez eux fonctionnel et digne de ce nom. Et si ça arrive, nos quelques pokémons pas encore si bien entraînés que ça risquent de ne pas suffire à les maintenir en respect.  Par chance, il nous reste encore quelques minutes pour réfléchir avant qu'elles ne se rendent compte qu'on fait n'importe quoi avec leur ruche.

Un pokémon insecte serait si utile avec sa Sécrétion ou quelque chose du genre... Mais visiblement, aucun de nous ne possède de pokémon de ce genre là. Alors on va devoir improviser et faire fonctionner nos cerveaux pour trouver un truc qui tienne la route. Mais sans insecte du coup.

Je passe plusieurs instants à réfléchir, observant la ruche, puis la grotte, puis encore la ruche à plusieurs reprises. Et à chaque fois, c'est le manque d'un pokémon insecte qui bloque mes plans : les autres types de pokémons ne sont pas vraiment les plus doués pour accrocher des trucs ainsi. L'une de mes idées consiste même à aller en attraper un juste pour qu'il nous accroche ça, mais on manque de temps. Il faut autre chose.

Eurêka. La réponse était si évidente : ce sont les abeilles qui vont raccrocher leur ruche elle-même, si toutefois elles en ont envie. Après avoir fait signe à Clara de venir m'aider, je commence à rassembler quelques pierres que je dispose en arc de cercle à partir d'une espèce de coin dans la grotte. Ensuite, j'amène la brouette jusqu'à l'endroit et à deux on devrait réussit à coincer le nid entre la paroi de la caverne et les roches, juste assez pour qu'elle ne tombe et qu'elle tienne à peu près debout.

Ça ne paie pas de mine, mais c'est probablement la meilleure chose que je suis capable de faire ici. Et puis ça fait presque réaliste ! Ça pourrait peut-être donner une vocation d'architecte à ces quelques Apitrinis qui vont peut-être commencer à faire des nids de forme différente, plus proches du sol. Bon, probablement pas en vrai, mais accrocher des trucs aux murs et au plafond elles savent faire bien mieux que nous, alors si elles en ressentent l'envie et le besoin elles pourront le refaire comme elles l'ont déjà fait une première fois.

Ce serait en effet la moindre des choses. On vient quand même de déplacer leur maison dans un environnement qu'elles ne connaissent pas et elles auront probablement besoin de temps pour se réhabituer à trouver leur nourriture ici. Un petit coup de main pour commencer ne leur fera pas de mal.

Je soupire de soulagement en me dirigeant vers la sortie de la grotte : voilà une bonne chose de faite. Ce n'était pas de tout repos mais c'est plutôt agréable de savoir qu'on aide la population. J'aime bien ce sentiment. J'attends que Clara sorte à son tour de la caverne pour lui poser une question :

C'est déjà la deuxième fois qu'on se rencontre après tout, et j'avais déjà envie de lui demander son numéro la première fois. Et elle me plaît bien, alors j'ai envie de faire un peu connaissance, genre autour d'un café ou un truc à grignoter. J'espère qu'elle l'interprétera pas bizarrement cela dit !