- Le Gardien
"RECRUE !" L'entraîneur te dévisage avec un regard mauvais avant de siffler. "Aujourd'hui RECRUE vous allez devoir suivre cette formation. AU PROGRAMME ! Vous allez me finir ce parcours en TROIS MINUTES. Si vous n'y arrivez pas, vous recommencez JUSQU’À CE QUE CA FASSE TROIS MINUTES TOUT PILE. Et je ne veux PAS D'AIDE DE LA PART DE VOS POKÉMONS ! Il va falloir PROUVER que vous avez la GNAQUE pour ce métier, RECRUE !!" L'entraîneur siffle, trois fois histoire que tu l'entends bien. Il te désigne un parcours du combattant.
Devant toi, un terrain d'athlétisme reconvertit en parcours. Des pneus, des obstacles à passer au-dessus ou en-dessous, un petit mur à escalader, le classique coup du moment où il faut passer à la force de ses bras... Honnêtement, tu te demandes comment tu vas pouvoir passer ça en trois en minutes...
"BIEN ! Après cet ÉCHAUFFEMENT, passons aux choses sérieuses ! RECRUE, voici des PREUVES. Devant-vous, quatre suspects : Jesse Coupable, Ian Guilty, Sono Colpevole et Jeger Skyldig. ON LES ACCUSE DE VOL. Ce qui a été volé ? CECI !" Il te montre un porte-clef Baudrive. Oooh. Trop mignon ! Ahem. "Nous n'avons PAS trouvé d'empruntes digitales sur l'objet, RECRUE ! Il a été retrouvé dans le sac de Sono Colpevole, mais il AFFIRME que c'est un coup monté ! Voici la déposition des témoins !"
J. Coupable : "Au moment des faits, j'étais en train de commander à manger, à 12h35. J'étais dans la file d'attente, avec des collègues. Et puis, je ne sais même pas à qui appartient ce porte-clé !"
I. Guilty : "Ce porte-clé appartient à l'agent F. Je le reconnais ; elle l'accroche à son sac à main. Je n'ai pas d'alibi pour le moment des faits ; j'étais tout seul en train d'envoyer des textos à ma copine, à 12h15. Euh, je préférerais ne pas avoir à les montrer si possible..."
S. Colpevole : "C'est un terrible malentendu ! J'étais au bureau, de garde, pendant que les autres collègues étaient partis manger, aux alentours de 12h20. Il faut bien que quelqu'un reste au commissariat ! Il n'y avait avec moi que les suspects des affaires... Je n'ai pas vraiment surveillé mon sac ; j'étais trop occupé à tenter de maîtriser un suspect difficile !"
J. Skyldig : "Je ne sais pas qui a fait ça, au moment des faits j'étais en train de fumer une cigarette, à 12h25 très précisement." Il t'en tends une. "Les autres collègues étaient parti devant, pour faire la queue et manger. Quand je suis arrivé, l'agent F. a remarqué peu après que son porte-clé n'était plus là. Au début, on a cru qu'elle l'avait perdu, mais l'objet avait été arraché de son sac : c'est forcément un vol."
LES FAITS : Le vol a été commis entre 12h10 et 12h20. Il a été retrouvé dans le sac de S. Colpevole à 13h30. Aucune emprunte n'a été retrouvé, néanmoins le commissariat entier avait accès à des produits permettant d'effacer les empruntes. L'agent F. est partie avec la première vague de collègue pour commander à manger, à 12h30. Elle a réalisé que son porte-clé a été arraché à 12h40.
"L'un de ces suspects MENT. RECRUE PAUL T. ERGESIT, sauras-tu trouver qui dit la vérité ?"
HRP - Il te faudra dans un premier temps effectuer le parcours du combattant, et dans le second temps mener l'enquête ! Bonne chance à toi, Paul T. Ergeist.
- Paul T. Ergeist
Enfin bref, quand il faut y aller, faut y aller. En tenue de sport et après une courte séance d'échauffement, un coup de sifflet retenti : le signal du départ. Je m'élance à l'assaut du parcours et, quand j'arrive finalement au bout, le formateur siffle une nouvelle fois en agitant le chronomètre dans ma direction. Pas besoin de mots, je comprends ce qu'il essaie de me dire : j'ai dépassé le temps imparti et il me point désormais le début du parcours.
Bon... Puisqu'il faut recommencer jusqu'à réussir à faire un temps acceptable, autant tout donner dès le début, avant de commencer à être réellement fatigué. Je m'élance une nouvelle fois en courant, pour déjà me retrouver confronté à la première série d'obstacles : une masse de pneus disposés de manière à ralentir la course des participants en les forçant à zigzaguer entre les pneus ou sautiller de l'un à l'autre.
Me voilà déjà à la seconde zone : une série de barrières ou d'obstacles en bois qu'il faut passer tantôt par dessus, tantôt par dessous. Ce n'est encore une fois pas bien difficile en soi quand il ne faut le faire qu'une fois, mais c'est l'enchaînement rapide qui complique la chose et me ralentit grandement.
Enfin, j'arrive en face du dernier obstacle : un mur d'escalade qui peut sembler simple en apparence mais dont les prises les plus attirantes sont en fait piégeuses et branlantes. Il vaut mieux les éviter, c'est un coup à se casser la gueule. Heureusement pour moi, mon premier passage plus lent me permet de me souvenir d'où se trouvent les meilleures prises, ce qui me permet de gagner un peu de temps.
J'arrive enfin à la fin, essoufflé, et un nouveau coup de sifflet retentit dans ma direction. Cette fois, pas de chronomètre secoué en l'air. J'esquisse un sourire et me rapproche de mon formateur. Il me confie que c'était juste, mais que je m'en sors à quelques secondes près, à peine. Il me laisse ensuite quelques minutes à peines pour me rafraîchir et me changer dans les vestiaires avant de me dire de le rejoindre dans l'un des bâtiments, où se déroulera la suite de ma formation.
* *
Un terrible crime, quatre suspects sanguinaires et un courageux détective. Voilà ce qui m'attend désormais. Je dois mener l'enquête et repérer les mensonges et incohérences dans les déposition de mes quatre suspects afin de trouver le menteur et ramener la justice en ce bas monde. Petit carnet à la main pour noter ce qui me chiffonne dans ce que je vais entendre, je commence par écouter ce que Jesse Coupable a à me dire.
Au moment des faits, j'étais en train de commander à manger, à 12h35. J'étais dans la file d'attente, avec des collègues.
Il y avait donc de nombreux témoins capable de corroborer votre version ?
Et puis, je ne sais même pas à qui appartient ce porte-clé !
Ce porte-clé appartient à l'agent F. Je le reconnais ; elle l'accroche à son sac à main. Je n'ai pas d'alibi pour le moment des faits ; j'étais tout seul en train d'envoyer des textos à ma copine, à 12h15.
Un instant. En plus de reconnaître immédiatement l'objet du vol, vous déclarez donc ne pas avoir d'alibi. Serait-il possible de consulter ces messages, s'il vous plaît ?
Euh, je préférerais ne pas avoir à les montrer si possible...
C'est un terrible malentendu ! J'étais au bureau, de garde, pendant que les autres collègues étaient partis manger, aux alentours de 12h20. Il faut bien que quelqu'un reste au commissariat ! Il n'y avait avec moi que les suspects des affaires. Je n'ai pas vraiment surveillé mon sac...
...j'étais trop occupé à tenter de maîtriser un suspect difficile !
Je ne sais pas qui a fait ça, au moment des faits j'étais en train de fumer une cigarette, à 12h25 très précisément.
Les autres collègues étaient parti devant, pour faire la queue et manger. Quand je suis arrivé, l'agent F. a remarqué peu après que son porte-clé n'était plus là. Au début, on a cru qu'elle l'avait perdu, mais l'objet avait été arraché de son sac : c'est forcément un vol.
* *
Quelques minutes après avoir recueilli les dépositions de mes quatre chers suspects, il est temps pour moi de rendre mon verdict. Les quatre hommes sont alignés devant moi, je les fixe dans un silence pesant digne d'une adaption de Sherlock Holmes ou d'un épisode de Détective Conan. Le dangereux coupable est parmi eux, c'est obligé, et j'ai plutôt intérêt à ne pas me tromper. Alors que l'atmosphère commence à se faire pesante, il est temps que je désigne celui que je crois être coupable.
Il semble évident pour tout le monde que le voleur n'est pas celui auquel nous pensons tous. Si ça avait été le cas, les autres suspects n'auraient pas à ce point voulu clamer leur innocence, mais peut-être plutôt à enfoncer le voleur. Le coupable...
... c'est vous.
Plusieurs éléments vous accusent à mes yeux. D'abord, vous avez instantanément reconnu l'objet du vol, ainsi que sa propriétaire alors que vos collègues l'ignorait ou ne l'ont su qu'au moment ou le vol a été constaté. Ensuite, lorsque je vous ai demandé à tous ce que vous faisiez au moment du vol, vous avez été le seul à savoir précisément pour quelle heure vous deviez me donner un alibi, tandis que les autres étaient plus vagues et dans l'erreur, ignorant l'heure du méfait.
En parlant d'alibi, vous n'avez pour finir par été capable de m'en fournir un et avez refusé que je consulte votre téléphone pour vérifier si les soi disant messages existent vraiment. Et même s'ils existent, arracher un porte-clé ne vous aurait en aucun cas empêché de répondre à un text dix secondes plus tard. Vous avez ensuite profité que Sono Colpevole soit occupé avec des suspects pour glisser l'objet de votre vol dans son sac et le faire accuser à tort.
- Le Gardien
Le formateur hoche légèrement la tête, l'air de comprendre ton raisonnement. Puis, finalement :
"Petit, c'était pas mal mais tu es trop naïf. Tu es parti du principe qu'ils ne connaissaient pas l'heure du vol. C'est le contraire : chaque témoin est interrogé précisément vis à vis de l'heure du crime. Ceux qui t'ont donné une heure approximative l'ont fait pour essayer de brouiller les pistes. Ian ?"
Le type te montre son téléphone, où tu peux apercevoir quelques photos échangés. Le genre est plutôt évident.
"Ian était bel et bien en train d'envoyer des photos à sa copine. Il n'a pas d'alibi ; cela fait de lui un suspect évident, mais également un piètre voleur. Il est peu probable que ton voleur admette sans problème qu'il n'ait pas d'alibis. Tu as cru sur parole tous les témoins, sans questionner ce qu'il s'était réellement passé. Nous allons le faire maintenant."
"A 12h15, l'heure du vol, personne n'a d'alibi. Ils ne t'en ont donné aucun. N'importe qui peut donc avoir commis le vol. Le porte-clé est placé dans le sac de Sono aux alentours de 12h20 : il était distrait par un criminel, et n'a pas surveillé ses affaires, ce qui a laissé une fenêtre au voleur pour le faire accuser à sa place. Il dit n'avoir vu personne, car ils étaient tous parti manger, mais tu sais que c'est faux : l'un d'entre eux était encore à l'extérieur en train de fumer une cigarette, et on ignore tout de l'emplacement de Jesse. Personne ne déclare l'avoir vu AVANT 12h35, alors que notre ami fumeur est arrivé avant. Où était donc Jesse entre 12h15 et 12h35 ? Elle a arraché le porte-clé de l'agent F, l'a placé dans le sac de l'agent et s'est cachée en attendant que Jeger parte manger. Ce n'est pas parce qu'un suspect prétend ne rien savoir sur le vol que c'est forcément vrai ! Il faut que tu sois plus méfiant envers tes suspects ; s'ils sont là c'est pour une raison. Compris, RECRUE ?"
"Bienvenue DANS LA POLICE !"
|
|